Les associations d’infirmières pédiatriques d’Europe militent pour une présence accrue des familles à l’hôpital.
Article paru dans L'Infirmière magazine du mois de février 2015
Convaincu de l’importance pour l’enfant hospitalisé d’avoir sa famille à ses côtés en permanence, le réseau PNAE(1) a passé en revue les règles en vigueur dans les services de pédiatrie et de néonatologie de dix-huit pays européens (2). Tout en valorisant les bonnes pratiques, l’enquête, menée en 2013, met en exergue les différences.
Si la Norvège a reconnu le droit d’un enfant hospitalisé à être accompagné par son père ou sa mère tout au long du séjour, le PNAE déplore les restrictions mises en place dans certains pays: généralement présents lors de l’administration des traitements et des visites médicales, les parents sont parfois mis à l’écart de certains actes invasifs et des transmissions soignantes –quand bien même elles auraient lieu au lit du patient – , et trop souvent priés de sortir durant une réanimation cardio-respiratoire.
Cinq pays, dont la France, ne permettent pas aux parents d’être aux côtés de leur enfant durant l’induction d’une anesthésie, bien que « cela change progressivement » dans l’Hexagone, note Fiona Smith, coordinatrice du réseau et auteure de l’étude.
Participation aux soins
Des lits ou fauteuils inclinés sont généralement disponibles pour les parents qui souhaiteraient passer la nuit au plus près de leur bambin, même si « ce n’est pas encouragé » au Royaume-Uni. Alors que « la maladie grave d’un nouveau-né ou d’un enfant affecte tous les membres de la famille », frères, soeurs et grands-parents ne sont pas toujours les bienvenus : quand le Portugal leur garantit un accès 24 heures/24, la France, elle, conditionne leur présence en réanimation à l’état de santé du malade.
Le réseau des puéricultrices européennes milite également pour que les jeunes patients puissent « bénéficier de soins réalisés par leurs parents, qu’il s’agisse des soins habituels, comme la toilette, ou d’autres soins, si tel est leur souhait». De fait, rares sont les pays qui autorisent pères et mères, préalablement formés par les équipes, à accomplir des soins infirmiers comme la nutrition parentérale. Le Royaume-Uni, qui ne pose aucune interdiction de principe, quel que soit l’acte, fait figure d’exception.
Aveline Marques
Photo: auryndrikson - Fotolia.com
1- Pediatric nursing associations of Europe.
2- Allemagne, Arménie, Autriche, Belgique, Chypre, Danemark, France, Grèce, Italie, Norvège, Pays-Bas, Portugal, République tchèque, Royaume-Uni, Serbie, Suède, Suisse, Turquie.