Ces infirmières aux compétences élargies sont très demandées de l’autre côté de l’Atlantique. Leur nombre a presque doublé en dix ans, et la presse classe cette profession parmi les plus attractives du pays.
Alors qu’en France, le métier d’infirmière de pratique avancée n’est pas encore légalement reconnu, aux États-Unis, depuis les années 1950, certaines soignantes peuvent en toute liberté diagnostiquer, prescrire, orienter les patients vers d’autres professionnels de santé... Ce sont les nurse practitioners, des soignantes qui, après avoir acquis l’équivalent de notre statut d’IDE, ont accumulé une expérience clinique et des diplômes leur permettant de dispenser des soins de manière plus autonome.
Les nurse practitioners ont le vent en poupe depuis plusieurs années. L'association qui les représente, l'American Association for Nurse Practitioners (AANP), vient d'annoncer que leur nombre a presque doublé en dix ans, passant de 106 000 en 2004 à 205 000 en 2014. « La croissance explosive de la profession […] est une bénédiction en matière de santé publique, étant donnée la demande exponentielle de notre pays pour des soins accessibles et de haute qualité », a indiqué le président de l’AANP, Ken Miller, dans un communiqué.
82 000 euros l'année
Les États-Unis font en effet face à une forte pénurie de personnel médical: l’association américaine des facultés de médecine estime qu’il manquera au pays 130 600 médecins en 2025. Dans ce contexte, les nurse practitioners offrent une alternative souple et économique, tout en garantissant des soins de qualité pour le patient.
Très demandée, la profession en devient très avantageuse. À tel point qu'à la mi-janvier, US News and Jobs report la plaçait au deuxième rang de son classement des 100 métiers les plus attractifs du pays. Dans cette évaluation, où entrent en jeu le potentiel de croissance, la rémunération (un salaire annuel médian de 92 670 dollars, soit près de 82 000 euros) ou l'équilibre vie privée/vie professionnelle, seuls les dentistes devancent les nurse practitioners. Celles-ci laissaient derrière elles, entre autres professions prestigieuses, les développeurs informatiques… et les médecins.
Adrien Renaud
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