Fotolia
Lors d'une réunion qui s'est tenue à huis clos la semaine dernière, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a détaillé son plan d’économies pour l’hôpital public d’ici 2017. Celui-ci vise à dégager au minimum 3,2 milliards d'euros, dont 860 millions sur la masse salariale.
Le Ministère, discret depuis la diffusion, vendredi, de cette information par le site internet Challenges précise qu’il s’agit non pas « d’une réduction des dépenses » mais bien « d’une évolution maîtrisée de l’augmentation des dépenses ». La progression de l'Ondam (1) a été limitée par le gouvernement à 2,1 % pour 2015, contre 3,1 % en 2014. Le Ministère de la Santé espère, ainsi, contenir l’accroissement des charges qui pèsent sur l’hôpital public et qui sont notamment dues à l’augmentation de la technicité des actes réalisés et au vieillissement des patients qui arrivent avec des pathologies plus lourdes qu’auparavant.
Le plan d’économies se développe autour de quatre axes, dont la maîtrise des dépenses dans laquelle est incluse la réduction de la masse salariale. Celle-ci représenterait une suppression de 22 000 postes sur les trois prochaines années, soit une baisse de 2 % de l’effectif total des employés de la fonction publique hospitalière (environ un million de personnes). Elle se traduirait surtout par le non remplacement systématique des départs à la retraite.
Une mesure qui inquiète la Fédération hospitalière de France (FHF). Rappelant que les dépenses de personnel représentent près de 70% du budget des établissements de santé, son président, Frédéric Valletoux, milite pour une révision des accords des 35heures, en s’alignant sur quinze jours de RTT.
Le ministère compte également dégager 1 milliard d’euros d’économies grâce au « virage » de l’ambulatoire et à « l’adéquation de la prise en charge en établissement » -dont 400 millions d'euros en faisant sortir les patients le jour-même de leur intervention. La mutualisation des achats et la négociation de meilleurs tarifs auprès des fournisseurs devraient permettre d’épargner 1, 2 milliard d’euros.
Le reste des économies, dans le cadre du plan de 10 milliards euros d'économie établi par l'assurance maladie annoncé en avril 2014, devraient provenir notamment de la promotion des génériques et de l’amélioration de l’usage des soins et des bonnes pratiques.
Carole Tymen
1- Objectif national des dépenses d'Assurance maladie.