Urgences

04/03/2015

Urgences: public vs privé

Effectifs, gestion des lits, plateau technique... Dans une étude publiée le 2 mars, la Drees relève de fortes disparités entre les services d'urgences des secteurs public et privé.

Il y a urgences et urgences. En témoigne la dernière fournée des données recueillies par la Drees (1) le 11 juin 2013 auprès de 734 dispositifs d'accueil des urgences. Leur organisation et leurs ressources varient en fonction du volume de passages (71 en moyenne ce jour-là), de leur spécialisation ou non en pédiatrie (14% des services) et, surtout, du statut de l'établissement : 78% sont publics, 16% privés lucratifs, 6% privés non lucratifs.

La moitié des infirmières d'accueil et d'orientation ne sont pas formées

L'enquête montre que l'infirmière d'accueil et d'orientation est de plus en plus incontournable: elle est présente dans 71% des services d'urgences, contre 55% en 2002 ; la proportion grimpe à 95% dans les CHRU et tombe à 67% dans les urgences pédiatriques et 41% dans les points d'accueil enregistrant moins de 40 passages quotidiens. « Dans la pratique, moins de la moitié d'entre eux sont formés à cette fonction », note la Drees. La présence d'un médecin organisateur de l'accueil s'est, en revanche, peu développée : 12% des services d'urgences en emploient un, contre 9% en 2002.

Si la quasi-totalité des services d'urgences disposent d'un tableau de bord des lits d'hospitalisation disponibles, seuls 30% d'entre eux -notamment dans les établissements privés- le rafraîchissent 4 fois par jour ou davantage, tandis que 13% ne le font qu'une fois par jour. Les écarts entre public et privé sont encore plus grands concernant la gestion des lits : 80% des établissements privés à but lucratif emploient du personnel dédié à l'inventaire des lits, 70% du personnel dédié à l'affectation des lits contre, respectivement, 20 et 11% des établissements publics.

Moins d'ETP dans les cliniques

Logiquement, le nombre d'ETP varie en fonction du volume de passages : si la médiane des ETP d'infirmière se situe à 15,3 pour l'ensemble des points d'accueil, elle est de 8,8 dans les services comptabilisant moins de 40 passages et de 44,3 dans ceux qui enregistrent plus de 120 passages. « À nombre de passages équivalents, les services des urgences des cliniques privées disposent de moins d'ETP », relève la Drees, qui explique cet écart par « les populations accueillies » dans ces dernières : moins de personnes âgées, ou avec des diagnostics de troubles mentaux, une patientèle qui demande « beaucoup d'encadrement ».

Alors que 68% des points d'accueil généralistes déclarent uniquement des ETP de médecins urgentistes, 12% d'entre eux ont un pédiatre et seulement 3% un gériatre. Quant aux psychiatres, ils sont présents dans la moitié des services d'urgences des CHRU, dans un quart des services des autres établissements publics et dans seulement 2% des points d'accueil des cliniques. La Drees remarque, par ailleurs, que la présence d'une assistante sociale et de vigiles est plus importante dans les gros établissements et dans ceux situés dans des communes à faibles revenus.

Les services d'urgences ne sont pas, non plus, égaux face au plateau technique : 92% des points d'accueil ont accès prioritairement à un scanner 24 heures sur 24 mais seuls 68% ont accès à un IRM, dont 29% 24 h sur 24.

Aveline Marques


1- Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques.

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