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12/03/2015

Les infirmières libérales subissent la réforme de la biologie médicale

Depuis près de cinq ans, la forte concentration du secteur pèse sur les relations entre laboratoires et Idel, qui se voient imposer des exigences et font face à l’augmentation des prélèvements à domicile. C’est ce que révèle une enquête réalisée par le Syndicat des jeunes biologistes médicaux (SJBM), à laquelle 1 279 Idel ont participé.

Une infirmière libérale sur deux (49%) travaille exclusivement avec un seul laboratoire de biologie médicale (LBM) et seules 17 % coopèrent avec plus de deux labos. Cette situation est à mettre en lien avec la réforme de la biologie médicale, qui se poursuit encore en 2015. « En dehors des grandes métropoles, la coopération avec un laboratoire unique devient presque inévitable » compte tenu, entre autres, « des délais pré-analytiques à respecter », analyse le SJBM au travers de cette enquête, enrichie de plus de 5 000 commentaires d'Idel.

Manque de concertation et de reconnaissance

Près de 40 % des Idel notent une amélioration de leurs relations avec les LBM, lesquelles « se font dans des conditions appropriées de confraternité ». Le SJBM relève que face aux « exigences d'accréditation de plus en plus strictes » auxquelles ils doivent répondre, les laboratoires « ne se contentent pas d'en répercuter les conséquences sur les infirmiers libéraux. Bien au contraire, ils ont mis à leur disposition des outils (procédures, matériel, points de collecte…) destinés à faciliter leur travail quotidien ».

Toutefois, ce dernier observe « une certaine dégradation des relations » […] « une fois les monopoles locaux établis », d’abord due pour les Idel interrogées au manque de concertation et de reconnaissance plus qu’à la charge supplémentaire de travail ou à la réorganisation des pratiques.

Une cotation d’acheminement au laboratoire ?

Autre enseignement de l’étude : près de 67 % des Idel affirment ne pas avoir été bousculées dans leur exercice quotidien par la réforme de la biologie médicale. Pourtant, les regroupements ont eu pour conséquence d'accroître le nombre de prélèvements à domicile (1) – et donc de prélèvements infirmiers – en raison d’une difficulté d’accès croissante aux LBM pour nombre de patients. Si bien qu’en croisant les commentaires libres reçus en parallèle, le SJBM constate que les répondants « ayant une activité réelle de prélèvements se révèlent, au contraire, souvent fortement impactés et correspondent en bonne partie aux 23 % d’Idel qui annoncent avoir des difficultés dans l’organisation de leurs tournées (respect des délais pré-analytiques, dépôts obligatoires des prélèvements avant des horaires fixes, nombreux déplacements non rémunérés pour rapporter les prélèvements, patients à repiquer à leurs frais…) ».

Pour y répondre, le syndicat formule plusieurs propositions d’amélioration, dont « la création d’une cotation d’acheminement au laboratoire […] cotée soit par le laboratoire soit par les Idel ».

Pratiques illégales

Tout en décortiquant les réponses des Idel sur d’autres sujets abordés dans le questionnaire soumis -signature d’une charte de prélèvement, satisfaction concernant les modalités de rendu des résultats ou les réponses à leurs interrogations, sollicitation en post-prélèvement, attentes…-, le SBJM ne manque pas de rappeler utilement ce qu’il est autorisé de faire... ou pas: rémunération des Idel "en sus" de la cotation normale afin d’inciter au dépôt préférentiel dans un laboratoire, fourniture de centrifugeuses ou encore d’adaptation de posologie, notamment d’AVK, en fonction des résultats. Seules 18% des infirmières interrogées s’interdisent toute modification de traitement.

Danielle Julié

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