Carte SOS AES

20/04/2015

Une carte SOS-AES pour les infirmières libérales

La Fédération nationale des infirmiers (FNI) a signé une convention avec la Fédération hospitalière de France (FHF) pour améliorer la prise en charge des Idel en cas d’accident d’exposition au sang.

Six lettres et deux sigles pour une carte inédite : SOS-AES. Annoncée pour la fin 2015 au plus tôt, cette carte comporte les coordonnées de toute infirmière libérale qui en fera la demande, et celles d’un référent hospitalier qu’elle pourra contacter en cas d’accident d’exposition au sang (AES). Ce sésame aura valeur de coupe-file à l’hôpital public, où l’Idel devra être prise en charge aussi urgemment qu’une salariée de l’établissement confrontée au même événement.

Pour le moment, 63 % des infirmières libérales disent « ne pas savoir quoi faire et qui contacter en cas de blessure à la suite d’un AES », comme le montre une nouvelle étude de la FNI sur cette problématique, dévoilée en marge des Journées nationales des infirmiers libéraux, le 9 avril (1). Or, la réponse doit être rapide, dans les quatre heures en cas d’exposition au VIH, avec certains gestes à faire… et d’autres à proscrire. Cela peut nécessiter d’arrêter sa tournée – pas une décision facile à prendre, surtout à l’idée d’attendre plusieurs heures à l’hôpital…

« Ça n’arrive pas qu’aux autres »

Au final, 62 % des Idels pensent « ne pas être suffisamment protégées » contre le risque d’AES. C’est pour améliorer leur prise en charge que la FNI et la FHF (et ses quelque 1 000 hôpitaux) ont signé une convention, avec au cœur, donc, la carte SOS-AES. La FHF entend faire partager son expérience, selon son représentant René Caillet : voilà au moins « une dizaine d’années » que les structures hospitalières planchent sur ce « sujet de santé publique » vital pour le patient.

Le syndicat infirmier, lui, lance également une campagne de sensibilisation pour souligner le fait que l’acte de piquer n’est pas si anodin, et l’AES, pas banal. Frappée par l’hépatite C après s’être piquée en éliminant une aiguille dans un récupérateur, l’Idel Maryse Guillaume témoigne pour la première fois des conséquences de grande ampleur – pour sa santé, le moral, son travail, sa famille – d’un tel événement. « Aujourd’hui guérie », elle entend déjouer « le déni », et insiste sur ce message : l’AES, « ça n’arrive pas qu’aux autres ».

Mathieu Hautemulle



1- 1 212 Idel ont répondu à l’enquête en ligne, du 17 octobre au 17 novembre 2014.

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