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Une Idel exerçant à Calanhel (Côtes-d’Armor) a été violemment agressée par l’un de ses patients le 16 avril. La Fédération nationale des infirmiers (FNI) a alerté les autorités de tutelles et saisi la justice.
Alors que Marie-Françoise Droniou est sur le point de quitter le domicile d’un patient, ce dernier tente de la violer après l’avoir passée à tabac. Elle décide de se faire passer pour morte et, pendant que l’homme rejoint sa maison, elle saisit l’opportunité pour rejoindre sa voiture et se rendre à la gendarmerie. Hospitalisée pendant 48 heures pour des traumatismes crânien, facial, thoracique et abdominal et une entorse de la cheville, elle a été arrêtée pour dix jours et a porté plainte. L'agresseur, interpellé après les faits qu'il a reconnus, a été conduit à l'hôpital psychiatrique de Bégard.
L’Idel, qui a témoigné dans les colonnes du Télégramme, a déclaré vouloir faire tout ce qu'il est possible pour que « les jeunes collègues à venir et celles qui sont en service ne soient plus exposées à de telles violences ». « Le silence m'a sauvée des coups et d'une mort certaine, mais la parole me permettra de lutter contre l'indifférence face à la violence. Mon tortionnaire m'a dit de me taire, mais je ne me tairai pas ! ».
Ce n’est pas la première fois que la FNI s’alarme des agressions dont sont victimes les professionnelles libérales. Son président, Philippe Tisserand, qui a contacté Marie-Françoise Droniou pour lui exprimer son soutien, est « révolté par la façon indigne dont les forces de l’ordre ont accompli leur mission de police et de secours », lance-t-il dans un communiqué. Les gendarmes auraient refusé de recevoir l’infirmière, l’informant qu’elle devait d’abord faire appel aux pompiers.
Le syndicat se dit préoccupé vis-à-vis de la recrudescence des actes de violences à l’encontre des professionnels de la communauté infirmière, composée à 86 % de femmes. D’ailleurs, selon une étude Harris Interactive-FNI (1), 82 % des infirmières libérales constatent que le « développement de l’insécurité dans certains secteurs rend dangereux l’exercice de la profession ».
La FNI, également soucieuse « de l’absence de considération des pouvoirs publics face à cette situation », a décidé de porter plainte auprès du procureur de la République afin de se constituer partie civile et de saisir le ministère pour que ses propositions destinées à sécuriser l’exercice libéral soient entendues. La ministre de la Santé, a, quant à elle, condamné, par communiqué, l’agression de l’infirmière et lui a témoigné tout son soutien. Marisol Touraine a tenu à «exprimer sa profonde reconnaissance à l’ensemble des professionnels de santé pour le travail remarquable qu’ils accomplissent chaque jour, dans des conditions parfois difficiles, au service de leurs patients».
Laure Martin
1- Étude réalisée entre le 19 mai et le 2 juin 2014 sur un échantillon de 1 722 infirmiers libéraux.
L’Infirmière libérale magazine consacre une page de son numéro de mai 2015 à la violence dont sont victimes les infirmières libérales dans l’exercice de leur profession.