Judith Shamian

13/05/2015

INTERVIEW EXCLUSIVE

« Les gouvernements voient les soins infirmiers comme un coût, non comme un investissement »

À l’occasion de la Journée internationale de l’infirmière, mardi 12 mai, la présidente du Conseil international des infirmières (CII), Judith Shamian, a appelé à une plus grande implication des représentantes de la profession dans l’élaboration des politiques de santé.

Espaceinfirmier.fr : Avez-vous observé une évolution récente dans la pratique du métier d’infirmière ?
Judith Shamian :
 Oui, la profession infirmière a fait d’incroyables progrès ces dernières années, en partie grâce à l’implication du CII dans les prises de décision politique de haut niveau. Nous avons travaillé main dans la main avec l’OMS, la Banque mondiale ou les agences des Nations unies pour nous assurer que la voix des infirmières soit entendue. Sur le plan national, nous avons travaillé avec divers gouvernements pour améliorer la situation des infirmières, leurs conditions de travail et la création de systèmes solides de régulation de leur profession. La recherche infirmière et l’évaluation des pratiques ont également fait de remarquables progrès ces dernières années.

Quels obstacles rencontrent encore les infirmières dans le monde ?
Les gouvernements continuent à voir les soins infirmiers comme un coût et non comme un investissement. Nous soulevons ce problème dans la « boite à outils » distribuée à l’occasion de la Journée internationale de l’infirmière. Les États doivent reconnaître l’intérêt budgétaire d’investir dans les soins infirmiers pour avancer dans les objectifs des Nations unies en matière de santé. Le plus grand défi à relever est le manque d’implication dans le développement des connaissances infirmières et le fait qu’on n’entend pas assez leur voix dans l’élaboration des politiques.

C’est pour cette raison que vous avez choisi comme thème de l’édition 2015 « Des soins efficaces et rentables » ?
Les infirmières jouent un rôle capital : elles sont en contact avec des personnes que ne rencontrent pas les autres professionnels de santé, aussi bien en ville qu’en milieu rural. Nous pensons que les associations nationales d’infirmières ont une immense opportunité pour défendre le rôle central des infirmières dans le développement de politiques de santé de qualité et l’amélioration des systèmes de santé et de l’accès aux soins. On ne parviendra pas à atteindre les objectifs de la couverture santé universelle, ni à lutter contre le poids des maladies non transmissibles, si on oublie que la plupart des solutions se trouvent dans les soins infirmiers et une approche des coûts économe.

Quel regard portez-vous sur la menace qui pèse sur l’Ordre des infirmiers français ?
C’est une grande préoccupation pour nous et cela représente un danger important pour la santé des Français. Le bureau des directeurs du CII a écrit au président Hollande et aux représentants du Gouvernement pour exprimer son inquiétude. Nous sommes heureux de faire savoir que nous avons reçu des réponses aussi bien du Président de la République, que du Premier ministre et du président du Sénat, qui nous ont assuré de leur soutien à l’Ordre. Les citoyens français doivent savoir que cet Ordre existe pour assurer la sécurité et la protection de tous, en s’assurant que seulement des infirmières qualifiées prodiguent des soins.

Propos recueillis par Marie-Capucine Diss

Les dernières réactions

  • 14/05/2015 à 17:25
    blaise
    alerter
    On se demande quel est l'intérêt d'une dame canadienne, cheffe d'une organisation domiciliée en Suisse, à s'inquiéter de la santé des français qui seraient en grand danger car soignés par des infirmiers incompétents, immoraux, gauchistes, en résumé insoum
  • 15/05/2015 à 02:31
    Mikl
    alerter
    En tout cas une intervention de Judith pleine de bon sens y compris sur l'ordre infirmier.
    Parce que la nature n'aime pas le vide ,si disparition de l'ordre infirmier se sera l'ordre des médecins qui le remplacera.
    La seule différence : les infirmiers s
  • 15/05/2015 à 06:02
    blaise
    alerter
    Je suis infirmier hospitalier et je n'ai aucun lien hiérarchique avec l'ordre des médecins qui n'a aucun pouvoir sur moi.
    De plus, ce n'est pas la cotisation qui est la cause du rejet de l'ordre, d'ailleurs la baisse de celle-ci ne devait-elle pas provoq
  • 15/05/2015 à 18:27
    Mikl
    alerter
    Bien sur que si vous dépendrez de l'ordre des médecins même en temps qu hospitalier
    Ce n est pas Parce qu une structure disparaît que ces missions disparaissent
    Maintenant il est trop tard pour revenir en arrière
    Ca ne sera plus l,ordre des infirmiers
  • 15/05/2015 à 19:22
    Mikl
    alerter
    Mon petit doigt me dit que les dossiers d inscription et vérification des diplômes se feront par l'ordre des médecins
    ADELI DEVANT DISPARAÎTRE
  • 15/05/2015 à 19:31
    blaise
    alerter
    Ton petit doigt t'avait dit que ton ordre infirmier allait être laminé par l'Assemblée Nationale ?
    Et l'ordre des médecins n'a et n'aura aucun pouvoir sur les infirmiers hospitaliers ; feu l'ordre infirmier n'en avait déjà pas (impossibilité, entre autre
  • 15/05/2015 à 23:08
    Mikl
    alerter
    Ok pour les chambres disciplinaires le public a son contrôle mais pour qui a le droit d exercer via le contrôle de l'entrée de la profession
    C'est quand même dommage que ce ne soit pas des infirmiers

  • 16/05/2015 à 06:28
    blaise
    alerter
    Il y a un diplôme d'état, pourquoi demander l'autorisation au premier péquin ordinal ?
  • 16/05/2015 à 12:23
    Mikl
    alerter
    Parce que c est dans la loi et le code sante publique . la seule chose qui change c est le nom et la profession qui nous gérera
  • 16/05/2015 à 18:42
    blaise
    alerter
    Mais gérer quoi ? Je travaille dans un établissement de la FPH, je dois des comptes à ma direction via mon encadrement de soins, en aucun cas je suis géré par un ordre quel qu'il soit.
    Je possède un diplôme, je suis évalué tous les ans après un entretien
  • 17/05/2015 à 17:14
    Mikl
    alerter
    Oui j entend bieN ce que tu dit mais pense tu reellemeNt que l hôpital public ne déléguera pas dans un avenir proche le contrôle de la profession infirmiere
    Les notes disparaissent déjà
    Mais ce n est pas de ca que je parlais
    Si avant d être embauché e
  • 18/05/2015 à 06:20
    blaise
    alerter
    L'entrée à la formation propose déjà une sélection : épreuve écrite puis orale (entretiens).
    Cette formation dure 3 ans au cours de laquelle l'apprenant est évalué de nombreuses fois. Il est donc tout à fait possible de détecter les inaptitudes.
    Le dipl
  • 18/05/2015 à 16:23
    Mikl
    alerter
    Sauf que vous le savez le code sera publié fin d année 2015 avec ou sans ordre
    Il sera repris par l'ordre des médecins si cela reviens comme il y a 10 ans
    Pour le diplôme vous n êtes pas sans ignorer que la libre circulation européenne permet à d autres
  • 18/05/2015 à 18:31
    blaise
    alerter
    Encore un fois vous parlez pour le secteur libéral.
    Les chefs d'établissement peuvent très bien contrôler les personnes qu'ils recrutent sans qu'une structure passe avant.
    Quant au code de déontologie, il ne sera destiné qu'aux inscrits.
    Par ailleurs,
  • 20/05/2015 à 11:54
    mikl
    alerter
    je ne peux que vous rejoindre sur le theme de l'independance
    il est vrai que c'est une utopie que l'on depend toujours de quelque chose
    mais le but etant de dependre le plus de la volonte des infirmiers
    pour ce qui est du code de deontologie si plus
  • 20/05/2015 à 18:29
    thle
    alerter
    Que de débats pour pas grand chose. L'ordre infirmier ne sert à rien. Une infirmière est d'abord une étudiante diplômée donc reconnue dans sa fonction.
    Une infirmière est aussi reconnue dans son exercice de ses compétences et c'est du rôle de l'encadreme
  • 20/05/2015 à 21:01
    momo50
    alerter
    Bien d'accord avec thle. L'ordre a permis de créer des emplois salariés à une bande de copains sans nous demander notre avis. De quel droit on serait gérer par des gens qui ne connaissent pas notre boulot, nos contraintes, etc et qui font des horaires de
  • 21/05/2015 à 10:44
    chesnel
    alerter
    je constate que le débat devient plus correct . Les insultes de ces derniers temps donnaient une piteuse image de la profession.
    Le dépendance des médecins ,c'est ce que vivaient les infirmières libérales lorsque qu'elle devaient répondre de fautes enver
  • 22/05/2015 à 06:50
    blaise
    alerter
    L'ordre n'est pas là pour défendre les infirmières.
    L'ordre n'a aucun pouvoir pour décider quoique ce soit du point de vue éthique, place des professionnels de santé, etc... ; au mieux il donne son avis quand on lui demande, et, comme il est inféodé au p

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