AG AH-HP

19/05/2015

AP-HP : mobilisation en vue de la manifestation du 21 mai

Des assemblées générales se tiennent dans tous les établissements de l’Assistance publique, à Paris, pour préparer la manifestation du 21 mai contre la renégociation de l’accord sur le temps de travail. Reportage à Saint-Louis, où la mobilisation s’annonce importante.

Chaque jour, à l’hôpital Saint-Louis, se réunit une petite foule hétéroclite en blouse blanche : infirmières, aides-soignantes, brancardiers, secrétaires, etc. Car à 13 heures, se tient une assemblée générale en coup de vent, dans le hall de l’hôpital parisien, où les syndicalistes de toutes obédiences –CGT, Sud, FO, CFDT, SNPI CFE-CGC, etc.- rappellent, encore et encore, l’appel à la grève lancé pour ce jeudi 21 mai. « On en a ras-le-bol de ce tout ce qu’on subit au quotidien. Nos conditions de travail se dégradent », martèle l’un. « Le directeur général veut encore grignoter nos acquis sociaux en s’attaquant à nos RTT », rappelle l’autre.

Rendez-vous est pris au même endroit, jeudi 21 mai, à 10h, avant un départ collectif vers l’avenue Victoria, où la manifestation est prévue à 11 heures, au pied du bureau du directeur général, Martin Hirsch.

Sauver 4.000 emplois

En ouvrant, le 6 mai, des négociations sur le temps de travail, ce dernier a proposé un accord aux syndicats, en forme de « donnant-donnant » : réduire la durée de la journée de travail pour diminuer le nombre de RTT, et ainsi sauver 4.000 emplois et améliorer les conditions de travail.

Les IDE présentes à l’assemblée générale rejettent cette proposition. « Nos conditions de travail se dégradent sans cesse en raison d’une diminution constante des effectifs, raconte une Ibode. Pour gérer 60 sorties de blocs par jour, nous étions 10 IDE et 3 AS, il y a 4 ans. Nous ne sommes plus que 6 IDE et 3 AS. Nous enchaînons les soins, comme des robots, nous risquons chaque jour l’accident. Nous sommes épuisés, mais nous n’arrivons pas à prendre toutes nos RTT. Nous sommes parfois rappelés sur notre temps de repos. Et nos salaires sont gelés depuis 5 ans. Alors oui, nous sommes mobilisés. Il y aura du monde à cette manifestation. »

« Si on touche à mes RTT, je ne vais plus y arriver »

« Cette négociation, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Beaucoup d’infirmières sont déjà fatiguées et se disent : si on touche à mes RTT, je ne vais plus y arriver », explique une IDE expérimentée d’un service d’urologie. Elle aussi a vu fondre les effectifs ces dix dernières années. « Pourtant, le travail s’intensifie parce que les patients sont plus âgés, plus lourds, et parce que les séjours sont plus courts, avec des entrées et des sorties bien plus fréquentes. » Elle réussit à prendre toutes ses RTT, « mais je me suis longtemps bagarrée. Aujourd’hui, la direction insiste pour qu’on les prenne, pour des raisons d’économies, même si le service est en sous-effectif ». Cette infirmière en est convaincue : « On approche des 100% de mobilisation parmi le personnel soignant. »

Caroline Coq-Chodorge

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