Manif Iade 21 mai 2015

22/05/2015

80 % d'infirmiers anesthésistes en grève pour la défense de leur métier

Hier, les infirmiers anesthésistes étaient appelés à une grève nationale et à des rassemblements dans toute la France. À Paris, ils étaient 200 à manifester devant le ministère de la Santé pour une revalorisation salariale et la reconnaissance de leur rôle dans les services d'urgence.

« Non à l'anesthésie low cost ». Près de 200 Iade ont manifesté, jeudi 21 mai à Paris, devant le ministère de la Santé. En blouses blanches, bleues ou vertes, affichant des slogans de colère, tous répondaient à l'appel à la grève nationale lancé par plusieurs syndicats. Un an après l'obtention du grade master, les Iade sont venus réclamer la revalorisation salariale qui devait accompagner cette réforme. Parmi leurs revendications, également, la reconnaissance de leur rôle dans les services d'urgence et de réanimation (Smur) et de la pénibilité de leur métier.

« Cette mobilisation est dans la droite ligne de celle de 2010 », explique Marco Cova, membre du conseil national du Syndicat national des infirmiers anesthésistes (Snia). Entre deux explosions de pétards et avec l'accent montpelliérain, le quadragénaire exprime la frustration des Iade, à qui le ministère de la Santé avait promis en 2010 de revoir les grilles salariales, « après l'obtention du grade master ». «Nous n'avons toujours pas le salaire équivalent à notre niveau d'étude ! », martèle-t-il.

« On frôle la catastrophe »

Venues de l'hôpital du Havre pour manifester, Cathy et Brigitte ont été soutenues par leur établissement. « Nous sommes presque à 100 % de grévistes dans notre bloc », souligne Cathy, la cinquantaine. « Il y a de gros écarts de salaire entre les jeunes diplômés et les autres, regrette-t-elle. Même entre nous deux, qui avons été diplômées avec quelques années d'écart, il y a une différence. Sans compter que le grade master n'est accordé qu'aux nouveaux diplômés, et pas aux autres... »

Outre les disparités de salaires et de statuts, les Iade dénoncent un manque de reconnaissance généralisé. Dans les Smur d'abord, où certains établissements, pour des raisons budgétaires, préfèrent se passer d'eux. Et dans les blocs opératoires, ensuite. « On ne peut pas endormir quelqu'un au bloc sans le médecin anesthésiste et sans un Iade », rappelle Jamila, infirmière anesthésiste à Necker depuis 17 ans. « Pourtant, du fait du manque de médecins, certains Iade se retrouvent à devoir quasiment encadrer de jeunes médecins anesthésistes. On frôle la catastrophe », estime la jeune femme.

En marge du rassemblement, une délégation a été reçue au ministère de la Santé, sans qu'aucune annonce officielle ne ressorte de cette rencontre. D'après les estimations du Snia, près de 80 % des personnels concernés ont répondu à l'appel à la grève dans toute la France.

Charlie Vandekerkhove

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