Dany Gaudelet, présidente de Soferibo, Jordane Delrieu, Aurélie Passebosc, Annie Miserole et Brigitte Ludwig, présidente de l'Unaibode.
© Claire Pourprix
Annie Miserole, Ibode au CH de Dunkerque, a reçu le 2e prix de la Société française d’évaluation et de recherche infirmière en bloc opératoire (Soferibo) pour son étude sur l’utilisation du téléphone portable au bloc.
Trois travaux d’intérêt professionnel menés par des Ibode ont été récompensés par le prix Soferibo, lors des Journées nationales d’études et de perfectionnement (JNEP) de l’Unaibode (1), qui se sont déroulées à Lyon du 20 au 22 mai. Deux d’entre eux ont trait à la chasse au gaspillage et au développement durable. Le 1er prix a été décerné à Jordane Delrieu, de la Polyclinique de Limoges, pour son travail sur « L’Ibode et l’utilisation efficiente du matériel à usage unique », soulignant la nécessité de sensibiliser les infirmières de bloc au coût du matériel. Le 3e prix a récompensé le travail d’Aurélie Passebosc, Ibode au CH de Béziers, sur « Le développement durable au cœur du bloc opératoire » et le rôle moteur de l’Ibode.
Le 2e prix a été remis à Annie Miserole, Ibode au CH de Dunkerque, qui a conquis la salle avec la présentation de son étude : « Le téléphone portable, il n’est pas trop tard pour raccrocher ». D’après une enquête de prévalence conduite en 2013 et 2014 par l’infirmière auprès de 32 professionnels du bloc opératoire (chirurgiens, anesthésistes, IDE, Ibode et Iade), 72 % avaient un téléphone portable sur eux au moment de l’intervention. Les Ibode étaient les moins équipées : seules 3 sur 8 n’avaient pas remisé leur portable au vestiaire. La circulaire de 1995 (2) sur l’usage du cellulaire à l’hôpital a fait long feu…
Déconcentration
Outre les perturbations électromagnétiques, les risques sont pourtant nombreux, a rappelé Annie Miserole : «risque infectieux, perte d’attention, déconcentration… ». D’après l’infirmière, les Ibode doivent se positionner face à une utilisation abusive du téléphone au sein de l’équipe du bloc afin de minimiser les risques en salle d’intervention. Faisant fi de la crainte de s’affirmer face aux accros du téléphone, les Ibode doivent adopter « l’empowerment » pour améliorer la situation, un concept qui prône que chacun, à son niveau, et en respectant la compétence des autres, a le pouvoir d’essayer de trouver une solution. Schématiquement, l’Ibode doit mener une réflexion en mettant en place un plan d’action avec ses trois interlocuteurs : les cadres, dans une relation de hiérarchie ; les chirurgiens, dans le cadre d’une réflexion commune ; enfin ses collègues, par des actions de sensibilisation.
Avec tous ses arguments en tête, espérons que des Ibode se risqueront désormais à refuser au chirurgien de passer un appel en salle d’intervention…
Claire Pourprix
1- Union nationale des associations d’infirmiers de blocs opératoires diplômés d’État.
2- La circulaire DH/EM n° 40 du 9 octobre 1995 enjoint les établissements à sensibiliser patients et personnels aux risques de perturbation avec les dispositifs médicaux fonctionnant avec des systèmes électroniques.
Lire aussi l’article sur les JNEP, à paraître dans L’Infirmière magazine du mois de juillet.