Avec 4.500 emplois créés chaque année, l’hospitalisation privée sanitaire et médico-sociale se porte comme un charme. Et cette croissance ne devrait pas se démentir dans les prochaines années, notamment dans la filière du soin où les IDE représentent près de 18 % des effectifs.
Le secteur de l’hospitalisation privée sanitaire et médico-sociale à statut commercial devrait embaucher près de 40.000 salariés entre 2012 et 2020. C’est ce que relève une étude prospective sur les besoins futurs d’emplois dans la branche, réalisée entre 2012 et 2013 et rendue publique le 20 mai dernier par la Commission paritaire nationale pour l’emploi et la formation (CPNE-FP) et l’Observatoire prospectif des métiers et des qualifications.
Avec ses quelques 3.000 établissements et 227.700 salariés, le secteur privé, qui représente à lui seul 17 % des emplois de la branche sanitaire et médico-sociale au plan national, ne connaît donc pas la crise. Rapidement, les effectifs devraient même dépasser les 250.000 salariés. « Aujourd’hui, notre secteur assure 25 % des prises en charge globales dans le sanitaire et 20 % des hospitalisations médico-sociales en Ehpad», précise Frédérique Bordet, présidente de la commission du collège employeurs.
« Les départs en retraite et le turn-over sont d’environ 13 %, ce qui laisse une marge de progression relativement importante concernant l’embauche », indique Jean-Pierre Chaniat, vice-président de la commission du collège salariés. Et de préciser : « En Île-de-France, 13 % des salariés ont plus de 55 ans, on peut donc s’attendre à un fort recrutement dans les années à venir pour compenser également ces départs. » Une proportion à peu près identique au niveau national.
Mais, « s’agissant des infirmières les problématiques de recrutement sont très différentes d’une région à l’autre et certaines d’entre elles éprouvent de grandes difficultés à recruter ces professionnelles, notamment les zones rurales qui manquent d’attractivité », souligne Frédérique Bordet, qui pointe également le numerus clausus et le manque d’Ifsi. Même si elle confie que la mise en place du LMD, en 2010 et la double promotion qui a suivi ont donné « une vraie bouffée d’air » aux établissements en terme de recrutement.
Pour la CPNE et l’Observatoire, « ces constats soulèvent beaucoup de questionnements et nous obligent à être dans la prospection, puisque avec les créations potentielles d’emplois nous avons un énorme travail pour mettre en adéquation les postes, les profils et les personnes ». Les instances regrettent d’ailleurs de ne pas être plus souvent sollicitées et impliquées par les décideurs, notamment les régions, sur la mise ne place des plans de formation.
Françoise Vlaemÿnck