Lors de la manifestation du 21/05.
© Caroline Coq-Chodorge
Alors que 5.000 personnes, selon les syndicats, ont de nouveau manifesté devant le siège contre le projet de réorganisation du temps de travail, 24% de grévistes ont été recensés par la direction.
À l’AP-HP, le dialogue social est rompu et la mobilisation n’a pas baissé d’intensité. Une semaine après la manifestation du 21 mai, qui a réuni 8.000 personnes, tous les syndicats des personnels soignants, techniques et administratifs de l’AP-HP ont de nouveau appelé à manifester. À 11 heures, ce jeudi 28 mai, l’avenue Victoria, à Paris, a été investie par une foule bruyante, joyeuse de se retrouver en nombre. 5.000 personnes étaient réunies au pied du bureau du directeur général, Martin Hirsch, pour exiger le retrait de son plan de réorganisation du temps de travail. L’AP-HP estime à 24% le nombre de grévistes, contre 34% la semaine précédente.
Dialogue rompu
Mardi 26 mai, direction et syndicats se sont de nouveau rencontrés, à l’invitation du directeur général, qui proposait « d’engager les discussions sur une nouvelle base, portant sur l’amélioration de l’emploi et des conditions de travail». Au menu des discussions : « le niveau et la qualité de l’emploi au lit du malade », « la déprécarisation des agents contractuels », « le développement de la formation et de la promotion professionnelle », etc. Ce sont autant de contreparties avancées par la direction pour faire passer l’économie de 20 millions escomptée de la réduction de la durée de travail quotidienne et donc du nombre de RTT.
La discussion a très vite tourné court : les syndicats les plus revendicatifs (CGT, Sud, FO) ont quitté la salle au bout de 5 minutes, les plus réformistes 15 minutes plus tard. « Nous sommes pourtant pour le dialogue, assure Thierry Amouroux, le secrétaire général du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI CFE-CGC). Pour faire des économies, il y a des réflexions à mener, par exemple sur la coordination entre le temps médical et le temps paramédical. Mais Martin Hirsch est dans un monologue, il s’écoute parler. »
Caroline Coq-Chodorge