« Moi aussi je me suis endormi » | Espace Infirmier
 
Interne endormie

03/06/2015

« Moi aussi je me suis endormi »

La photo d’une jeune interne mexicaine endormie à l’hôpital, brocardée par un blogueur, a suscité une vague de soutien de professionnels de santé du monde entier, qui attirent l’attention sur la pénibilité de leur métier.

« Dans certains services de chirurgie, la règle N°1 : DORS QUAND TU PEUX », réagit @DocEkbom, un médecin français, sur Twitter après qu'un blogueur mécontent a publié la photo d'une interne endormie sur un bureau à l'hôpital général de Monterrey (nord du Mexique). Loin de générer les critiques que l'auteur escomptait, le post a engendré un vaste mouvement de soutien de la part de très nombreux médecins mexicains, qui se sont mis à diffuser sur Twitter des photos d''eux-mêmes, grappillant quelques minutes de sommeil au cours de leurs gardes. Le hashtag #YoTambienMeDormi (#moiaussijemesuisendormi en français) est rapidement devenu viral en Amérique latine, au point de générer 17.500 commentaires dès la première semaine après la diffusion de l'information par la BBC, mi-mai.

« Nous sommes des humains »

Parmi les réactions des médecins d'Amérique latine, on peut lire : « Moi aussi, je me suis endormi parce que nous ne sommes pas des machines. Nous sommes des humains comme les autres. » Il y a aussi @DrIvanHdez qui poste une photo de son collègue, endormi dans un couloir, adossé à un mur. Son commentaire laconique : « Je me suis endormi aussi. Cordialement. »

À travers ce mouvement, les médecins et internes soulignent la pénibilité de leur travail: des gardes qui durent souvent plus de 24 heures, des repas sautés et un trop grand nombre de patients à soigner.

Une question d'argent

Loin de s'émouvoir de cette réaction en chaîne, le blogueur qui l'a initiée à ses dépens n'hésite pas à répondre à ses contradicteurs : « Les études de médecine sont parmi les plus dures mais quand ils commencent à travailler, ils gagnent entre 1180 euros et 2950 euros par mois. S'ils ont une spécialité, leurs revenus excèdent 5900 euros. » Une remarque qui flaire bon l'aigreur et a engendré une nouvelle rafale de tweets furieux. Un gastro-entérologue mexicain s'en est même ouvert à BBC Mundo: « Les gens nous critiquent sans savoir à quel point nos journées sont longues. » Une affirmation que ne contredira pas notre médecin français, qui complète son tweet précédent par : « Sur un brancard, la tête sur le bureau, à un lapin en consult… J'ai tout fait. »

Laure de Montalembert

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