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Le week-end dernier, l’association What Health et l’AP-HP organisaient leur premier Hackathon santé à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Un concours d’innovations numériques en santé, auquel plusieurs IDE ont participé.
Trois minutes. C’est le temps dont disposaient les 24 équipes participant au Hackathon pour convaincre les experts présents de les accompagner, le temps d’un week-end, dans l’élaboration d’un prototype de leur projet numérique. Devant eux, dans le grand amphithéâtre Charcot de la Pitié-Salpétrière, de jeunes développeurs, des designers web, des experts juridiques, des coordinateurs de projet, des spécialistes du business plan….
« Mon idée est de remplacer la planification papier des infirmières par une application mobile dont elles disposeront dans leur smartphone ou leur tablette », résume Philippe, infirmier en pool de remplacement dans un hôpital public. Deux infirmières d’éducation thérapeutique de l’hôpital Necker (AP-HP) souhaitent, elles, élaborer une application permettant de simplifier les calculs de doses pour les patients voyageurs soumis à des traitements devant être administrés à heure fixe. « Nous sommes venues pour vérifier que notre idée est conceptualisable », explique Véronique Millet. Durant le week-end, elles recevront l'aide d'un développeur et d'un juriste. Vincent Scotté, de l’unité de soins de supports oncologiques de l’hôpital européen Georges-Pompidou cherche, lui, à améliorer son application de suivi des effets secondaires chez les patients en lui adjoignant un volet « suivi en ville ». « Nous avons besoin de designers, de juristes et de travailler l’interface patient », expose-t-il.
De vendredi soir à dimanche matin, près de 150 personnes ont donc planché sur les 24 projets, ambiance pizza et tutoiement, dans la cafétéria du personnel de la Pitié. De 8 à 22h, certains projets ont vu se relayer les professionnels de santé, même si tous n’ont pas trouvé l’aide qu’ils cherchaient. Philippe estime qu’il lui a manqué un webdesigner; d’autres trouvent que les développeurs présents n’étaient pas en nombre suffisant. Mais dimanche après-midi, tous étaient fin prêts pour repasser l’épreuve de présentation avec un prototype de leur application.
À l’issue du week-end, pas moins de 13 prix ont été décernés, ouvrant la possibilité aux candidats primés de finaliser leur projet au sein des équipes que What Health est en train de constituer. L’hôpital Necker, qui s’était déplacé en force avec pas moins de six équipes, a remporté le meilleur prix hospitalier pour un projet d’application mobile permettant de s’orienter dans l’établissement et de préparer son hospitalisation. Le prix médecine de ville a été attribué au projet de l’unité de soins de supports oncologiques de l’hôpital européen Georges-Pompidou. Enfin, le prix AP-HP a récompensé une équipe de Lariboisière pour son application de suivi des complications subies par les patients chirurgicaux après leur retour au domicile.
Les deux projets portés par des infirmiers n’ont malheureusement pas convaincu le jury, qui a décidé de ne pas décerner de prix paramédical. « En tout cas, nous avons appris qu’avoir une idée ce n’est pas tout et qu’il faut une somme d’heures de travail derrière pour aboutir », relativise Véronique Millet.
Texte et photo: Sandra Mignot