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Face à l'absence d'information et de prévention dans l'environnement professionnel, la Fondation PremUp invite les acteurs à se mobiliser pour le « bien naître ».
Aujourd'hui en France, une grossesse sur cinq met en jeu la santé de la mère et/ou de l'enfant. Un taux qui ne cesse de progresser. Alors que 70% des femmes cumulent grossesse et emploi, la Fondation PremUp a décidé d'interroger l'environnement professionnel. Selon un sondage Odoxa, dévoilé en marge des 8e Assises du réseau de recherche et de soins en périnatalité, ce mercredi 30 juin à Paris, 43% des femmes estiment que travailler pendant leur grossesse a été un moment difficile ; une proportion qui monte à 70% pour les 25-34 ans. « Les modifications physiologiques de la grossesse génèrent des petits maux qui peuvent être source de mal-être : fatigue - voire insomnies, mal de dos, contractions utérines, inquiétudes vis à vis du travail... », explique le Dr Philippe Deruelle, gynécologue-obstétricien à la maternité de l'hôpital Jeanne de Flandres (CHRU de Lille).
Si le fait de travailler pendant sa grossesse n'est pas, comme on l'a longtemps pensé, corrélé à un fort taux de prématurité ou à un faible poids de naissance (1), l'environnement professionnel n'est pas sans risques : longs trajets, posture debout, risques chimiques et biologiques, exposition aux rayons ionisants, port de charges lourdes, travail de nuit, stress... Or, le sondage révèle que 95% des femmes enceintes n'ont reçu aucune information à ce sujet sur leur lieu de travail.
Parmi les mesures préventives, l'aménagement du poste de travail est loin d'être systématique : seules 42% des sondées indiquent que leur entreprise propose un aménagement des horaires aux femmes enceintes ; 40% évoquent un aménagement du poste si celui-ci exige des efforts physiques, 27% une limitation des déplacements professionnels et seulement 9% du télétravail. Conséquence inévitable : un quart des femmes sondées se sont arrêtées de travailler avant le 3e trimestre. À l'hôpital, si l'accès à la médecine du travail est favorisé et les risques bien connus, les contraintes économiques sont telles qu'il est parfois difficile de réorganiser le travail en fonction des grossesses. « Le taux d'arrêt de travail est très important chez les infirmières enceintes », remarque ainsi le Dr Deruelle.
Face à ce constat, la fondation PremUp lance le mouvement « Sweet » en faveur du « bien-naître » et se propose d'accompagner les organisations volontaires dans la mise en place d'actions de prévention en direction des femmes enceintes : campagnes d'affichage, diffusion de contenus pédagogiques, conférences, levée de fonds... Une semaine d'information et de prévention sera également organisée en parallèle de la Marche de bébés, qui aura lieu le 20 septembre au parc Montsouris, à Paris.
Aveline Marques