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L'Anisp au Salon infirmier 2014.

24/06/2015

Les infirmiers sapeurs-pompiers toujours en alerte

Une circulaire tente de clarifier la coordination entre Samu et sapeurs-pompiers dans le cadre du secours à la personne et de l’aide médicale urgente. Mais si la participation des infirmiers de sapeurs-pompiers y est reconnue, leur cadre d’action demeure largement soumis à l’appréciation du médecin régulateur.

Les conflits locaux autour du déclenchement de l’intervention des infirmiers de sapeurs-pompiers (ISP) et de la mise en œuvre des protocoles infirmiers de soins d’urgence (Pisu) seraient-ils en passe d’être résolus ? Après plus d’un an de discussions, Samu et Sdis (services départementaux d’incendie et de secours) semblent enfin progresser vers une coopération apaisée et une nouvelle circulaire, diffusée le 5 juin, vient encadrer l’action des deux services d’urgences.

Neuf situations cliniques y sont décrites comme pouvant faire l'objet de l'initiation d'un protocole infirmier de soins d'urgence par un ISP : 
- arrêt cardiaque, mort subite ; 
- hémorragie sévère ; 
- choc anaphylactique ; 
- hypoglycémie ; 
- état de mal convulsif ;
- brûlures ;
- asthme aigu grave de la personne asthmatique connue et traitée ;
- intoxication aux fumées d'incendie ;
- douleur aiguë.

La différenciation entre protocoles pour patients adultes ou pédiatriques disparaît, ainsi que le protocole douleur thoracique. "Ce sera très probablement une perte pour certains Sdis qui en possédaient davantage, observe Franck Pilorget, président de l’Association nationale des infirmiers sapeurs-pompiers (Anisp) dans un communiqué. Mais il revient aux médecins-chefs de défendre leurs Pisu au sein de leurs départements. Pour d’autres, ces neuf protocoles seront une évolution certaine."

La mainmise des médecins régulateurs

Mais ce qui inquiète davantage l’Anisp, c’est la possibilité laissée aux médecins régulateurs du Samu de limiter l’action de l’infirmier sapeur-pompier. Car s’il est clairement précisé dans cette circulaire que les Pisu ne sont ni des actes sur prescription, ni des délégations de soins, le texte précise que le médecin régulateur doit être immédiatement informé de la mise en œuvre d’un protocole par l’infirmier, afin de "décider de sa poursuite, de son arrêt ou de son adaptation". "Espérons que ce contact permettra d'obtenir des prescriptions pour améliorer encore la prise en charge, plutôt qu’amener les médecins régulateurs à user négativement de leurs nouvelles prérogatives en arrêtant les prises en charge des ISP sous un prétexte ou un autre", poursuit le président de l’Anisp. Localement, les relations entre Samu et Sdis sont de qualité variable et dans un passé récent, de nombreux désaccords ont été déplorés.

L’Anisp revendique, enfin, d’être associée aux futurs travaux concernant l’action des infirmiers de sapeurs-pompiers. "D’autres corporations - y compris médicales - ont encore parlé en notre nom", regrette Franck Pilorget. 

Sandra Mignot

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