08/06/2015

S’occuper des victimes d’Ebola ? Oui mais…

Aux États-Unis, une recherche en soins infirmiers s’interroge sur les motivations des soignants à prendre en charge les victimes d’une épidémie biochimique.

Qui s’occupera des victimes d’Ebola en cas d’épidémie ? C’est à cette question que Deanna G.Grimes, infirmière clinicienne et responsable du département en soins de santé communautaire à l’université du Texas, a tenté de répondre lors du colloque Targetting Ebola, qui s’est tenu à l’Institut Pasteur (Paris) fin mai.

La spécialiste s’est fondée sur les résultats de recherche concernant la prise en charge d’épidémies infectieuses. Elle a également interrogé près de 300 infirmiers américains ayant bénéficié de séances de sensibilisation de deux heures aux conséquences d’attentats biochimiques - le pays s’intéressant de longue date à la possibilité que le virus Ebola soit utilisé comme arme biologique.

8% d’infirmières prêtes à intervenir quand la contamination est inévitable

Les résultats montrent que 20 % des professionnels interrogés accepteraient de prendre en charge des victimes d’une contamination évitable, contre 8 % lorsque la contamination est inévitable ou que le taux de létalité est supérieur à 30 %. Seuls 11 % déclarent qu’ils accepteraient de soigner des personnes victimes d’une affection d’origine inconnue et 10 % si les symptômes sont incurables.

Surtout, l’enquête révèle que 57 % de ceux qui accepteraient de s'engager le feraient par simple responsabilité professionnelle. Les facteurs influençant positivement la décision des infirmiers sont : le fait de savoir qu'une protection est disponible pour eux et leur famille, l’expérience des situations de catastrophes et désastres dont ils disposent, des connaissances développées sur les maladies infectieuses et le fait de ne pas avoir d'enfants à charge. En revanche, plus un infirmier est expérimenté dans la profession, moins il est disposé à intervenir en cas d’épidémie ou d’attaque bioterroriste…

Anticiper

« Il est ainsi illusoire d’imaginer que 100 % des soignants seraient disposés à intervenir en cas d’épidémie d’Ebola, conclut Deanna G. Grimes. Et les cadres qui organisent les plans d’intervention en cas d’épidémie doivent impérativement communiquer et travailler à la réduction des risques spécifiques à ces situations avant, pendant et après les flambées épidémiques. »

En France, rappelons que l’implication des soignants dans la prise en charge des victimes de situations de crise (plans blancs) se fonde généralement sur le volontariat.

Sandra Mignot

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