©C. Coq-Chodorge
Quatre semaines de mobilisation du personnel ont contraint la direction générale à abandonner son projet initial de réforme du temps du travail. Des espaces d’expression sur les conditions de travail vont s’ouvrir cet été dans les hôpitaux. Une nouvelle négociation débutera à la rentrée.
L’épilogue du conflit social qui enflamme l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris depuis quatre semaines semble proche. Devant l’ampleur de la mobilisation – jusqu’à 15 000 manifestants le 11 juin à Paris-, le directeur général a peu à peu abandonné son projet de réorganisation du temps de travail, qui se traduisait par une réduction du nombre de RTT à 15, au lieu de 20. Martin Hirsch a fait un pas décisif vendredi 12 juin au soir en adressant aux syndicats son « relevé de conclusions ». « Ni le conflit, ni le statu quo ne sont bons pour les patients, pour le personnel et globalement pour l’AP-HP », a-t-il écrit, prenant acte de l’échec de la négociation sociale, qui en réalité « n’a pas pu s’engager ».
La réforme de l’organisation du temps de travail reste à l’ordre du jour, mais il opte pour une méthode différente : engager une nouvelle négociation, à la suite d’un état des lieux issu du terrain.
Mais cela n’a pas suffi à apaiser les syndicats, désormais en situation de force. « La colère ne retombe pas, a assuré Rosemay Rousseau, secrétaire générale de la CGT à l’AP-HP, au cours d’une conférence de presse organisée mardi 16 juin par l’intersyndicale. « Nos délégués ne veulent pas que le mouvement faiblisse car les personnels expriment une souffrance au travail trop longtemps contenue. » Les syndicats craignent aussi « des expérimentations pendant l’été, donc un passage en force ».
L’appel à manifester a donc été maintenu jeudi 18 juin, et suivi par environ 2000 personnes. Mais les discussions ont repris entre la direction et les syndicats. Au cours d’une réunion informelle qui s’est tenue dans la nuit de mercredi à jeudi, le relevé de conclusions du directeur a été amendé. Selon un document provisoire que s’est procuré l’APM, des « espaces d’expression et de discussion » sur les conditions de travail seraient ouverts jusqu’à fin septembre « dans un grand nombre de pôles ou services volontaires », représentatifs de la diversité des activités, des périodes de l’année et des difficultés de fonctionnement.
Les syndicats seront associés à cette discussion, qui sera complétée par une étude d’impact des changements organisationnels envisagés. Puis s’ouvriraient de nouvelles négociations, à partir d’un projet de la direction, mais sur la base de l’accord sur le temps de travail signé en 2002.
Caroline Coq-Chodorge