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La Drees s'est intéressée au parcours de 3500 AS, diplômées entre 2001 et 2007. Ces dernières se sont facilement insérées sur le marché de l'emploi.
90% des aides-soignantes estiment « se réaliser professionnellement » trois ans après avoir obtenu leur diplôme. Ce chiffre est supérieur de 10 à 20 points à celui que l’on observe dans les autres métiers de niveau équivalent. C’est l’un des nombreux attraits de la carrière d’aide-soignante relevés par la Direction de la recherche, des études et des statistiques (Drees), dans une récente publication (1), qui s’appuie sur les enquêtes « Génération » du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Cereq).
Les 3500 professionnelles interrogées, diplômées en 2001, 2004 et 2007, n'ont que très peu connu le chômage: ces dernières étaient en situation d'emploi 95% du temps au cours des trois premières années qui ont suivi leur sortie de formation, contre 60 à 75% pour les autres métiers comparables. Leur insertion professionnelle s’est faite très rapidement : 85% d’entre elles ont trouvé un premier emploi en moins d’un mois, une proportion comparable à celle que l’on observait -à cette époque, du moins- chez les infirmières (86%). La majorité (72%) des AS exerçaient dans le milieu hospitalier en 2011; le quart restant travaille dans le secteur médico-social -dont 75% en Ehpad.
Si le premier contrat est précoce, il est souvent précaire : il s’agit dans 65% des cas de CDD, de missions d'intérim, de contrats aidés… Toutefois, ce premier emploi a tendance à s’installer dans la durée : 70% des aides-soignantes travaillent, trois ans après l’obtention de leur diplôme, dans la structure qui leur a offert leur premier poste. Une telle stabilité ne s’observe que chez 37% des diplômés de niveau équivalent.
Autre bémol: le salaire net mensuel des personnes interrogées était, en moyenne, de 1 550 euros constants (primes comprises), un montant certes supérieur de 150 euros à celui qui prévaut dans les métiers comparables, mais qui est loin d’être confortable.
Surtout, l’étude de la Drees révèle que nombre de nouvelles diplômées ont interrompu au moins une fois leurs études avant d’entreprendre la formation d'aide-soignante. Il s’agit d’une tendance croissante : ces professionnelles pour qui le métier d’aide-soignante n’était qu’un deuxième choix ne représentaient que la moitié des diplômés en 2001, contre 73% en 2007. Parallèlement, le niveau d'études s'est élevé: la part des détenteurs d’un diplôme au moins équivalent au baccalauréat a ainsi presque doublé entre les élèves entrées en formation en 2000 (20 %) et celles entrées en 2006 (46 %).
Pour la Drees, « le diplôme d’aide-soignante semble ainsi faire figure de "voie de repli" ». Peut-être. Mais il s’agit aussi d’un métier qui attire : plus de 25 000 élèves étaient inscrites en formation d’aide-soignante en 2012, soit deux fois plus qu’en 2000. En 2012, la profession comptait 390 000 professionnelles en activité, soit 20% de plus qu'il y a dix ans.
Adrien Renaud
1- "Aides-soignants, un accès rapide à l'emploi", Études & résultats, juillet 2015.