Grande conférence de santé

08/07/2015

La grande conférence de santé ne fait pas l’unanimité

Formation, compétences, parcours professionnels… les groupes de travail préparant la grande conférence de santé de janvier 2016 se réunissent cette semaine, malgré le boycott de plusieurs syndicats.

Le Premier ministre, Manuel Valls, et la ministre de la Santé, Marisol Touraine, ont reçu le 1er juillet les syndicats afin de préparer la « grande conférence de santé ». Sous l’égide d’Anne-Marie Brocas, présidente du Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAM) et de Lionel Collet, conseiller d’État et professeur de médecine, cette conférence a pour objectif d’anticiper ce que seront les modalités d’exercice de la médecine dans dix ans.

Licence commune de santé

Trois groupes de travail vont être chargés de préparer la conférence. Un groupe chapeauté par le Pr Isabelle Richard, doyenne de la faculté de médecine d’Angers, et Hervé Biausser, directeur général de CentralSupélec, va se concentrer sur la formation initiale et continue, la théorie et la pratique médicales et paramédicales. La licence commune de santé sera sur la table, rapporte sur Twitter la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi).

Un deuxième groupe, piloté par le Dr Sophie Crozier, praticienne hospitalière, et Ljiljana Jovic, présidente de l’Association de recherche en soins infirmiers (Arsi), s’intéressera aux métiers et aux compétences. Enfin, le troisième groupe aura pour objectif de réfléchir aux parcours professionnels. Il sera dirigé par le Dr Carinne Wolf, pharmacienne d’officine, et le Dr Olivier Véran, député et ex-rapporteur du projet de loi santé.

Concertation ou approbation?

De nombreux syndicats ont déjà exprimé leur mécontentement vis-à-vis de cette conférence, qui intervient a posteriori de la discussion du projet loi de santé. Le Syndicat des médecins libéraux (SML), la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), la Fédération des médecins de France (FMF) et le BLOC ont, d’ores et déjà, prévenu qu’ils ne participeraient pas aux groupes de travail. Quant au Conseil national de l’Ordre des médecins, il a annoncé qu'il allait organiser sa propre consultation nationale en septembre...

Côté infirmier, l’Organisation nationale des syndicats d’infirmiers libéraux (Onsil) a hésité à boycotter la grande conférence mais la ministre de la Santé « aurait beau jeu de claironner que ce sont les infirmières libérales qui se sont exclues elles-mêmes de la concertation par une politique de la chaise vide », a fait savoir par communiqué son président, Patrick Experton. Le syndicat dénonce une grande conférence qui « demande aux syndicats professionnels, sous couvert de travail en concertation, une acceptation du contenu du projet de loi de santé ». Il regrette amèrement que l’ensemble des auxiliaires médicaux soit représenté par des salariés hospitaliers.

Une vision « hospitalo-centrée »

Un point de vue partagé par Philippe Tisserand, président de la Fédération nationale des infirmiers (FNI), qui dénonce « une vision une fois de plus hospitalo-centrée ». Aucune décision de boycott n’a été prise par le conseil de la FNI et « sur le fond, boycott ou pas, je n’ai pas l’impression que ce soit de nature à changer quoique ce soit car tout est cousu d’avance », estime son président.

Les réunions de groupe débutent cette semaine; un premier compte rendu sera livré fin septembre. Puis, à l’issue de deux jours de débats qui auront lieu en janvier, « le Gouvernement rendra publique une feuille de route pour les prochaines années à venir avec des lignes directives claires et des mesures concrètes dont la traduction pourra être, si nécessaire, législative », apprend-t-on dans la lettre de mission d’Anne-Marie Brocas et Lionel Collet.

Laure Martin

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