Visite médicale collège

09/07/2015

Collège : les infirmières dépistent, les médecins pestent

Le Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom) demande aux ministres de la Santé et de l’Éducation nationale de renoncer à leur projet d’arrêté confiant aux infirmières scolaires un dépistage des enfants entrant en 6e.

« Ne pas priver les enfants de 11 ou 12 ans de compétences que seul le médecin peut apporter dans le domaine de la prévention ». En pleine réforme de la santé scolaire (1), l’argument avancé par le Cnom n’est pas du goût des syndicats infirmiers de l’Éducation nationale. Au cœur de la polémique, la mise en place d’un dépistage obligatoire dans la 11e année de l’enfant, qui serait réalisé par les infirmières de l’Éducation nationale, dont les missions sont appelées à évoluer à la rentrée.

Entretien avec l’enfant, vérification des vaccinations, examen staturo-pondéral, dépistage des troubles visuels et auditifs, transmission aux parents et rencontre avec l’enseignant… Ce nouveau dépistage s’approche de la visite assurée par les médecins scolaires lors de la 6e année. Seules quelques missions se distinguent … du moins par leur appellation.

« Une crise de pouvoir médical »

« Visite médicale » contre « dépistage infirmier », « examen clinique » contre « évaluation de la situation clinique », « examen » contre « hygiène bucco-dentaire ». Brigitte Accart, secrétaire générale du Syndicat national des infirmiers et éducateurs de santé (Snies), veut croire que la fronde des médecins a pour origine les erreurs de vocabulaires du projet d’arrêté et non pas l’attribution de ces missions aux infirmières : « Il ne faudrait pas nous empêcher d’avancer», lance-t-elle, avant de préciser : « Nous faisons bien attention à ne pas poser de diagnostic. S’il fallait que les médecins voient tous les enfants qui entrent en sixième, ils n’auraient pas assez de temps. Ce qui est déjà le cas pour les autres niveaux. »

Pour le Syndicat national des infirmiers et conseiller(e)s de santé (Snics), le Cnom a été « très mal renseigné » et est « en dehors de la réalité de l’Éducation nationale ». En effet, ni l’examen infirmier ni la visite médicale dans la 11e année de l’enfant n’est obligatoire.

« A moins qu’il ne s’agisse d’une crise de pouvoir médical ?», interroge Béatrice Gaultier, co-secrétaire du Snics, qui dénonce un « modèle d’arrière-garde » dans lequel l’IDE serait subordonnée au médecin scolaire. « Il faut être rationnel et ne pas perdre de vue l’intérêt premier : la réussite de l’élève. N’ajoutons pas d’indicateurs quantitatifs superflus, appelle la représentante syndicale. Il faut concentrer le temps de professionnels de santé sur les enfants qui en ont vraiment besoin. Cela représente 20% des élèves. C’est ça, la priorité. »

Carole Tymen


1- Quatre circulaires et un arrêté devraient être publiés cet été. À lire dans L'Infirmière magazine du mois de septembre.

Les dernières réactions

  • 10/07/2015 à 02:46
    Motarde de DIJON
    alerter
    Ces toubibs qui défendent leurs prérogatives...
  • 03/09/2015 à 19:08
    coe
    alerter
    Il faudrait savoir ce que veulent les médecins en santé scolaire ! D'une part, ils forcent les infirmières à participer activement aux visites médicales qui font partie de leurs missions médicales(cette situation faisant tjs débat ....), d'autre part, il

À découvrir

Toutes nos formations pour les professionnels de santé.

- Gestes & soins d'urgence
- Douleurs
- Management
- Droit & éthique
- SST
- Santé mentale & handicap


Télécharger le catalogue
Feuilleter le catalogue