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La Fnehad a lancé le 30 juillet dernier l'expérimentation, pendant six mois, d'un contrat fixant les obligations respectives des établissements et des infirmières libérales. Il encadre, entre autres, leur rémunération.
Coordination de toutes les interventions par l'établissement d'HAD, Idel à disposition 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 si nécessaire, dégressivité des actes… Le contrat-type entre établissements d'HAD et infirmières libérales, dont la phase d’expérimentation de six mois a été lancée le 30 juillet par la Fédération nationale des établissements d'hospitalisation à domicile (Fnehad), fait bondir les organisations syndicales.
Dans leur viseur, entre autres : la fixation d'un plafond de 120 euros par jour pour la rémunération journalière des libérales (hors indemnités kilométriques et majoration de nuit ou de jour férié). Ce contrat « entérine la pratique de tarifs inférieurs à ceux de l'Assurance maladie », a aussitôt réagi la Fédération nationale des infirmiers (FNI), qui déplore également la fin de « toute possibilité de coter des majorations pour coordination infirmière ». Le syndicat considère que ce contrat fait « porter aux infirmières libérales les efforts de productivité que l'HAD aurait dû réaliser» et reproche au Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) d'avoir signé cet « accord de la honte ».
Le Sniili se défend d'avoir validé le contrat-type mais explique avoir « accepté la création d'un observatoire paritaire des relations HAD-syndicats », « seul moyen concret qu'auront les Idel de faire remonter les désaccords vécus avec les HAD » et « de pouvoir faire évoluer le contrat », tempère-t-il.
La Fnehad, de son côté, confirme avoir signé un simple « relevé de décisions » avec le Sniil et l'Organisation nationale des syndicats d'infirmiers libéraux (Onsil). « Cinq réunions se sont tenues depuis le 9 décembre 2014 afin d'élaborer un nouveau protocole d'accord », précise celui-ci.
Pour justifier ce contrat, la présidente de la Fnehad, Élisabeth Hubert, a rappelé à l'APM que les actes infirmiers ont été « fortement revalorisés ces dernières années ». Elle cite également les nouveaux forfaits de perfusion et les allégements de charges sociales dont ont profité les Idel. La présidente explique la « borne haute » de 120 euros par la nécessité de prévenir des « dérapages de cotation », qui rendaient parfois le recours à une libérale plus coûteux que le recrutement d'une infirmière salariée.
La présidente de la Fnehad assure que ses adhérents souhaitent une mise en place rapide de ce contrat, qui peut d'ores et déjà être proposé. Dès lors qu'un établissement le mettra en place, « l'intervention de l'infirmière libérale auprès d'un patient sera subordonnée à sa signature ».
Hélène Colau