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Sur fond de réforme territoriale, les élections des unions régionales des professionnels de santé (URPS) infirmiers se tiendront dans trois mois. La constitution des listes électorales des Idel pose question.
Pour la première fois depuis leur création en 2010, les URPS vont être renouvelées. Les médecins voteront les premiers, le 12 octobre prochain. Le 7 décembre, chirurgiens-dentistes, pharmaciens, masseurs-kinésithérapeutes et infirmières libérales clôtureront le scrutin.
Pour être électrices mais également éligibles, les Idel doivent exercer leur activité principale sur le territoire concerné et être conventionnées par la Sécurité sociale. Par conséquent, les remplaçantes, retraitées ou les infirmières ne disposant que d’un cabinet secondaire ne pourront participer au vote. Idem pour celles qui ne seraient pas inscrites au tableau ordinal.
Un dernier critère vivement dénoncé par l’Organisation nationale des syndicats d’infirmiers libéraux (Onsil) qui, dans un courrier du 30 août, a interpellé la ministre de la Santé: « […] Acceptez que l'inscription à l'Ordre infirmier ne soit pas une condition nécessaire pour être électeur et éligible. Rendez cette décision facultative, comme vous l’aviez déjà évoquée », écrit le syndicat. À noter que les conditions d’inscription sur les listes sont appréciées « au premier jour du quatrième mois précédant la date du scrutin ».
L’organisation des élections a été confiée aux agences régionales de santé (ARS). Dans ce cadre, elles ont notamment eu pour mission de mettre à jour les listes électorales. S’agissant de celles des Idel, la tâche n’a sans doute pas été simple puisqu’aucun fichier national n’existe pour recenser précisément les membres de cette profession. Cette situation a donné lieu a des croisements de fichiers entre caisses primaires d'assurance maladie, ARS et conseils régionaux de l’ordre infirmier.
Une modalité qu’a cette fois-ci dénoncé le syndicat Résilience qui, lui, en a appelé à la Commission nationale informatique et liberté (Cnil) avec pour objet de sa plainte des « infractions multiples et aggravées à la législation sur les fichiers nominatifs par personnes dépositaires de l’autorité publique ». Contacté, l’Ordre rappelle pour sa part que conformément au code de la santé publique, « le directeur général de l'agence régionale de santé ainsi que le parquet du tribunal de grande instance ont un droit d'accès permanent au tableau du conseil départemental de l'ordre et peuvent en obtenir copie ».
Quoiqu’il en soit, les listes électorales ont été arrêtées par les ARS le 19 août. Mais il semble que certaines régions, comme Paca, aient des listes électorales erronées jusqu’à 40 %... Les recours risquent d’être nombreux. En attendant, les syndicats représentatifs (1) ont jusqu’au 28 septembre pour déposer les listes de leurs candidats (2) qui devront, dans le cadre de la réforme territoriale, se partager 18 régions -13 en métropole, 5 en Outremer- au lieu de 27 actuellement. Le combat promet donc d’être rude. Les électrices, quant à elles, devraient recevoir leur matériel de vote courant novembre. Elles devront renvoyer leur bulletin de vote par courrier puisque ce scrutin en un tour s’effectue par correspondance.
Françoise Vlaemÿnck
1- Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (35,9% des voix en 2010, 119 élus) ; Fédération nationale des infirmiers (35,2%, 151 élus) ; Convergence infirmière (17,9%, 53 élus) ; Onsil (11%, 36 élus).
2- Elles seront publiées le 16 octobre.
Pour aller plus loin: Dans L'Infirmière libérale magazine de septembre, les syndicats dévoilent leur programme.