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L’Ordre infirmier et les étudiants infirmiers et kiné ont réagi à plusieurs recommandations du rapport annuel de la Cour des comptes, qui déplore une envolée des dépenses de soins en libéral.
Paru la semaine dernière, le rapport annuel de la Cour des comptes sur la Sécurité sociale, particulièrement sévère avec les Idel, ne cesse de faire des vagues dans la profession. Après les syndicats infirmiers, l’Ordre national des infirmiers (ONI) a réagi en fin de semaine dernière par un communiqué rappelant que « les pouvoirs publics, État et assurance maladie, ont souhaité donner depuis plusieurs années aux infirmiers exerçant à titre libéral un rôle accru dans la prise en charge des personnes âgées et de celles atteintes de pathologie chronique ». Pour l’Ordre, les évolutions démographiques et celles de la prise en charge à domicile sont les vraies raisons de la hausse des dépenses de soins infirmiers.
L’ONI renvoie la Cour des comptes à ses chères études en pointant « l’absence dans ce rapport de comparaisons internationales avec les pays de l’OCDE (1), qui auraient démontré que le phénomène n’est nullement cantonné à l’hexagone ». En revanche, comme les syndicats, il se réjouit que la Cour appelle à « une mise à jour urgente de la nomenclature des actes, aujourd’hui obsolète ».
Les étudiants en soins infirmiers ont aussi voulu apporter des réponses aux préconisations des « Sages ». Dans un communiqué commun avec les étudiants kinésithérapeutes, profession ciblée dans le même chapitre du rapport de la Cour, la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi) pointe l’inutilité des quotas à l’entrée des Ifsi, alors que la Cour plaide pour une régulation encore plus musclée à l’entrée des formations. « Des rapports font état que les abandons en cours de formation et les quotas non remplis amènent à un nombre de diplômés toujours inférieur aux prévisions, soulignent les organisations étudiantes. Cette différence se porte à 28% dans la profession d’infirmier. »
Les étudiants s’opposent aussi à toutes mesures coercitives au sujet de l’installation en libéral, privilégiant « des mesures incitatives afin d’améliorer l’attractivité des territoires sous-dotés ». Enfin, la Fnesi et la Fnek refusent que la régulation des soins passe exclusivement par la prescription médicale. «Les kinésithérapeutes et infirmiers sont formés à la réalisation de bilans diagnostics et à l'établissement de projets de soin dans leurs domaines de compétences respectifs, qui diffèrent à certains égards de ceux des médecins. ». À bon entendeur.
Véronique Hunsinger
1- Organisation de coopération et de développement économiques.