25/09/2015

Emplois et rémunérations : le secteur hospitalier en chiffres

Une récente étude de la Drees dresse un panorama des emplois et salaires dans le secteur hospitalier en 2012. Globalement, le secteur public tire mieux son épingle du jeu que le secteur privé.

En 2012, le secteur hospitalier – public et privé – comptabilisait près de 1,2 million de postes en équivalent temps plein (ETP), pour près des trois quarts (soit 940 000 ETP) dans les établissements publics et dans une très large majorité occupés par des femmes (78 %). Âgées en moyenne de 40 ans, les professions intermédiaires soignantes et sociales (1), IDE inclues, exercent leur activité le plus souvent à temps plein dans le privé à but lucratif (41,6 %), non lucratif (39,2 %) et dans le secteur public (36,3 %).

Les agents de service ou employés administratifs hospitaliers (ASH, aides-soignants et ambulanciers) ou les personnes occupant des emplois intermédiaires dans le domaine de la santé et du social représentent près de 75% des salariés dans le public et 90 % dans le privé à but non lucratif. Les médecins, pharmaciens, psychologues – surtout des hommes – et cadres administratifs ne représentent ainsi que 9 % de l'emploi dans le public, 8 % dans le privé et seulement 3 % dans le privé à but lucratif, du fait de la prédominance de l'exercice libéral.

Croissance de l'emploi

À noter aussi : le temps partiel, plus faible dans le secteur public (20 %) que dans le privé (30 %), est surtout, quel que soit le statut de l'employeur, largement l'attribut des médecins, pharmaciens, psychologues (jusqu'à plus de la moitié des postes correspondants pour le privé à but lucratif et non lucratif), là encore du fait de l'exercice libéral et du cumul de postes dans plusieurs établissements.

Entre 2009 et 2012, l'emploi salarié a augmenté de 1,2 % par an en moyenne dans les établissements publics. Cette progression a été moins dynamique dans le secteur privé, à but lucratif ou non (+0,8 %). En outre, la Drees relève qu'en 2013 le dynamisme relatif de l'emploi se confirme dans le secteur public (+1,1 %).

À âge et qualification comparables, le secteur public tire aussi mieux son épingle du jeu en matière de rémunérations que le secteur privé, hormis celles concernant les cadres de direction, plus attractives dans le privé lucratif que dans le public et privé non lucratif. Ainsi, en 2012, le salaire net annuel moyen en ETP (ensemble des salariés, hors internes, externes…) était dans le secteur public de l'ordre de 26 700 €, contre 26 300 € dans le secteur privé à but non lucratif et de 22 900 € dans le secteur privé à but lucratif.

Dans le secteur public, ce salaire net annuel moyen varie toutefois selon la titularisation ou non des agents – personnels non médicaux et sages-femmes – (24 800 € versus 18 800 €) et leur catégorie d'appartenance, soit 29.607 € pour les titulaires de la catégorie A (25 % des postes), 27 972 € pour ceux de la catégorie B (24,7 % des postes) et 20 803 € pour ceux de la catégorie C (50,3 % des postes).

27.013 € en moyenne pour les infirmières du secteur public

S'agissant plus spécifiquement des infirmières en soins généraux, ce salaire net était respectivement de l'ordre de 27 013 € pour les titulaires et stagiaires, et de 20 536 € pour les non-titulaires ; pour les infirmières spécialisées, respectivement de 33 513 € et 25 620 € ; enfin pour les cadres de santé, de 34 973 € et 29 335 €.

Autre enseignement, entre 2011 et 2012 le salaire moyen part tête en euros constants (2) a diminué de 0,7 % dans l'ensemble du secteur hospitalier, de façon là encore plus marquée dans les établissements privés (-1 %) que dans les hôpitaux publics (-0,6 %). Les infirmières, comme le reste des professions intermédiaires soignantes et sociales ainsi que les cadres administratifs (respectivement -1,5 % et -1 % pour l'ensemble du secteur hospitalier) ont été parmi les catégories socioprofessionnelles les plus touchées par ces baisses de salaires. La baisse est plus marquée pour les IDE du secteur privé à but lucratif (2,1%) et du privé à but non-lucratif (-1,7%) que pour celles du secteur public (-1,3%).

Danielle Julié


1- Infirmières, sages-femmes, professionnels de la rééducation, techniciens médicaux, assistantes sociales et éducateurs spécialisés.
2- En prenant en compte l'inflation.