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Le 1er octobre, plusieurs syndicats appellent à la grève pour protester contre le projet de loi de santé et les restrictions budgétaires dans les établissements de soins. Portant leurs propres revendications, les Iade se rassembleront devant le ministère de la Santé, à Paris. Des manifestations d'Idel sont également prévues dans plusieurs villes.
Fermetures de lits et suppressions de postes, remise en cause des accords 35 heures, aggravation des conditions de travail, austérité budgétaire... La coupe est pleine pour les hospitaliers. Les fédérations santé FO, CGT et SUD ont déposé un préavis de grève le jeudi 1er octobre. Alors que le projet de loi de santé est en cours d'examen au Sénat, les organisations réclament le retrait du texte, qu'ils estiment dangereux « dans un contexte de réduction des dépenses publiques et sociales ».
Des revendications auxquelles s'associe la Coordination nationale infirmière. « Nous subissons de plein fouet dans nos services les conséquences des trois milliards d'économies demandés sur trois ans et les 22 000 suppressions de poste », dénonce le syndicat dans un communiqué de presse. À l'instar de FO, de la CGT et SUD, la CNI réclame le respect des protocoles locaux sur les 35 heures, l'arrêt des suppressions de postes et de lits dans les hôpitaux et s'oppose à la création des Groupements hospitaliers de territoire (article 27 du projet de loi de santé), réunissant les centres hospitaliers publics autour d'un projet médical commun et mutualisant les moyens. « Ce fonctionnement mettrait en péril la viabilité des petits établissements de proximité et l'offre de soins proposée à la population », considère le syndicat. Il milite également pour l'attribution de moyens financiers et contraignants pour le dispositif du développement professionnel continu (article 28) et la « reconnaissance de l'expertise paramédicale en toute autonomie, à travers un master en pratiques avancées (article 30) ».
Les Iade aussi ont le projet de loi santé dans le viseur. « Une profession intermédiaire va être créée entre les médecins et les professions paramédicales avec les infirmiers de pratiques avancées, qui auront un niveau master accompagné d'une grille salariale spécifique et avantageuse, expose le Syndicat national des infirmiers anesthésistes (Snia). Or, le ministère ne compte pas nous intégrer dans cette nouvelle strate, alors que nous remplissons toutes les conditions requises. » Refusant que les Iade soient, « comme en 2010, les oubliés de cette nouvelle réforme », le Snia appelle à une mobilisation massive de toute la profession, « public et privé ». Le syndicat revendique « un corps spécifique » dans la fonction publique, « associé à une grille linéaire conforme à une profession Bac+5 avec répercussion sur le secteur privé » et la reconnaissance de la pénibilité de l'exercice. Il demande à ce que la place de l'Iade en pré-hospitalier soit confortée et l'exercice en Smur redéfini. Le rendez-vous est donné à la gare Montparnasse à Paris, à 10 heures, pour un départ du cortège à 11 heures en direction du ministère de la Santé.
Le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI-CFE-CGC) a lui aussi déposé un préavis de grève pour la journée du 1er octobre et porte des revendications propres aux infirmières : la reconnaissance de la pénibilité pour la catégorie active, « une revalorisation salariale conforme au niveau de responsabilité des professionnels infirmiers», un élargissement de l'exclusivité d'actes des Ibode et des Iade, la création d'une spécialisation en santé mentale de niveau master, la reconnaissance en master des formations Ibode, puéricultrice et cadre infirmier ainsi que le retrait de l'article 51 de la loi HPST, « avec ses transferts d'actes et la déqualification des soins ».
Ébranlées par le rapport de la Cour des comptes sur les dépenses de soins infirmiers en ville, les Idel ne seront pas en reste. Des actions sont lancées par les groupes Facebook Infin'Idels (Paris, gare Montparnasse) et La Grève c'est maintenant (Paris, Arles, Lille, Marseille, Montpellier...) ou encore par le syndicat Convergence infirmière (Marseille, ARS, à 14 heures). « La grève c'est maintenant », qui prévoit également un rassemblement national à Paris le 6 octobre, exige la révision complète de la NGAP, une remise à plat des relations avec les CPAM, la couverture à 100% en cas d'accident du travail, la reconnaissance de la pénibilité dans le calcul des retraite ou encore des mesures sur l'installation et les remplacements.
Aveline Marques