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En amont de la Journée mondiale des soins palliatifs, le 11 octobre, un rapport salue la qualité des soins palliatifs en France mais pointe un manque d'accessibilité.
La semaine dernière, un classement mondial de la « qualité de la mort » a été publié par The Economist Intelligence Unit (EIU), la branche recherche et analyse du groupe éditant le célèbre et très sérieux hebdomadaire britannique The Economist. Quatre-vingts pays ont été passés au crible d'une vingtaine d'indicateurs mesurant la qualité des soins palliatifs, le système de santé, les ressources humaines, l'accès aux soins et l'intérêt de la population pour la question de la fin de vie. Cent vingt experts des soins palliatifs (1), partout dans le monde, ont aussi été interrogés.
Avec un score global de 100/100, le Royaume-Uni se classe 1er, suivi de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande. Le trio de tête conforte ainsi les résultats du premier classement du genre, publié en 2010. Sans grande surprise, les pays riches d'Europe et d'Asie occupent les 20 premières places.
La France arrive en 10e position, avec un score global de 79,4/100. « La France combine des soins de haut niveau avec une bonne accessibilité financière. Le système de santé universel dispose de professionnels de bonne formation qui travaillent dans d'excellents établissements », commente l'étude. L'Hexagone obtient en effet les scores de 93,8/100 pour la qualité des soins (5e) et de 92,5 /100 pour l'implication citoyenne.
Pour les ressources humaines, la note française est de 71,6/100, altérée par l'insuffisance de la formation initiale des médecins (10heures sur les soins palliatifs) et le manque de reconnaissance statutaire et salariale des infirmières spécialisées en soins palliatifs. Si l'accessibilité financière des soins est notée à 77,5/100, la France ne se situe cependant qu'à la 22e place mondiale pour cet item. Les analystes estiment par ailleurs qu'étant donné les moyens disponibles, seuls 16,9% des patients en fin de vie peuvent bénéficier de soins palliatifs, contre 63,6% en Autriche. Enfin, le système de soins n'obtient que 60,9/100 (16e).
À la fin du classement, on retrouve les Philippines (15,3/100), le Bangladesh (14,1/100) et l'Irak (12,5/100). Le manque de personnel et d'infrastructures explique notamment que les traitements contre la douleur soient peu accessibles.
« Pourtant, certains pays avec des niveaux de revenus faibles ont une vraie force d'innovation et d'initiative individuelle », avance l'étude. Ainsi le Panama (31e) intègre les soins palliatifs à son système de soins primaires, la Mongolie (28e) a vu le nombre d'unités de soins palliatifs et de programmes de formation augmenter rapidement et l'Ouganda (35e) a fait d'importants progrès dans l'utilisation des opiacés.
Lisette Gries
1- Pour la France, Régis Aubry, président de l'Observatoire national de la fin de vie, et Anne de la Tour, chef du service soins palliatifs et douleurs chroniques du CH d'Argenteuil.