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Selon l’assureur Sham, l’absentéisme des personnels de santé s’est établi à 12,9% en 2014. Un taux qui ne cesse de progresser : +19% en 5 ans.
Sham, l’assureur de près de 5000 établissements sanitaires et médico-sociaux publics et privés, vient de publier son « Panorama du risque en établissements de santé, sociaux et médico-sociaux en 2014 », qui s’intéresse à la fois aux sinistres en responsabilité civile médicale et à l’absentéisme du personnel. Sur ce point, Sham s’appuie sur les données de sa filiale Sofaxis, qui assure un établissement sur trois en cas d’arrêt maladie, de maternité ou d’accident du travail de son personnel. « Statutairement, ce sont les établissements et non la Sécurité sociale qui supportent le coût de ces absences, explique Pierre Souchon, directeur Ingénierie Santé et Travail de Sofaxis. Certains établissements choisissent de s’assurer contre ce risque pour mieux le prévoir. Sofaxis a ainsi accès aux données brutes de 140 000 agents : cause de l’arrêt, nombre de jours d’absence. »
L’absentéisme ne cesse de progresser : +19% en cinq ans. En 2014, « sur 100 agents au travail chaque jour, en moyenne 12,9 ne sont pas présents au travail pour raison de santé », explique Pierre Souchon, directeur Ingénierie Santé et Travail de Sofaxis. La moitié du personnel a été absent au moins une fois en 2014. En moyenne, la durée de l’arrêt est de 54 jours. Dans le détail, 45% des arrêts sont dus à une maladie ordinaire, 30% à une longue maladie, 13% à la maternité, 12% à un accident du travail. Ce sont les accidents du travail qui augmentent le plus fortement : + 21% en 5 ans. « Cette hausse est portée surtout par les maladies professionnelles, invalidantes, qui entraînent des arrêts longs, détaille Pierre Souchon. Il y a plusieurs explications possibles : le personnel hospitalier vieillit et travaille plus longtemps avec la réforme des retraites. La pénibilité du travail entre peut-être en compte, mais nous avons du mal à la mesurer. »
Sham est également le premier assureur en responsabilité civile médicale, avec 50% de parts de marché. Le nombre des réclamations de la part des patients ne cesse d’augmenter : +7% entre 2010 et 2015. Les préjudices corporels représentent 98% du coût des sinistres pour l’assureur, et dans 88% la cause de ces sinistres est médicale. Une réclamation sur deux est liée aux soins. 40% des dossiers se règlent à l’amiable, un taux en hausse. Le recours aux commissions de conciliation ou d’indemnisation (CCI) est stable depuis 2010, mais dans 18% des cas seulement les patients obtiennent une indemnisation. Quand la plainte arrive devant la justice, celle-ci conclut à la responsabilité de l’établissement dans 57% des cas. Le coût moyen des condamnations est très élevé – 272 000 euros en 2014- et en hausse quasi constante.
Caroline Coq-Chodorge