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La Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi), qui alerte sur la fragilité et le manque de lisibilité des budgets des Ifsi, participera à la manifestation parisienne pour l’enseignement supérieur cet après-midi.
Dans une conférence de presse organisée ce vendredi 16 octobre au Salon infirmier, la Fnesi s’alarme des évolutions concernant les budgets relatifs à la formation. « Le budget de l’Education supérieure augmente mais pas en proportion du nombre d’étudiants, observe Lisa Cann, présidente de la fédération. Et pour ce qui concerne le budget des régions (responsables des formations sanitaires et sociales), une baisse est également annoncée pour les trois années à venir. »
Pour l’heure, les budgets des Ifsi ne sont pas touchés et nombre de régions ponctionnent sur leurs fonds propres pour maintenir le niveau nécessaire au bon fonctionnement des établissements. « Mais qu’arrivera-t-il si le financement transféré par l’Etat continue de baisser ? », interroge Lisa Cann.
Les étudiants dénoncent également l’opacité et la complexité du système de financement des Ifsi. « Le budget est présenté par les centres hospitaliers, qui réceptionnent les financements accordés par les élus avant de le reverser aux instituts, précise Lisa Cann. Mais il peut arriver qu’il y ait de la déperdition dans ce dernier transfert, par une modification des dépenses finalement prises en charge. Par exemple, les frais de transport des ESI, qui auraient dû être remboursés selon le budget initial, ne le sont pas finalement. »
La représentante de la Fnesi a souligné que les situations étaient extrêmement variables en fonction des régions. « Nous demandons néanmoins une réforme de la gouvernance des Ifsi qui permette une meilleure lisibilité des budgets et des financeurs », a expliqué Lisa Cann. D’autant que la reforme des régions et la création dans le projet de loi de santé des groupements hospitaliers de territoires (GHT), qui auront une compétence en matière de formation, risquent encore de complexifier le schéma.
Enfin, les inégalités interrégionales sont également dénoncées, par exemple en ce qui concerne les financements de bourses. « Aux échelons supérieurs, c’est-à-dire pour les étudiants les plus dans le besoin, les variations peuvent aller jusqu’à 3000 € par an, en fonction de la localisation du lieu d’étude », a souligné Lisa Cann. Concernant l’immobilier, tous les Ifsi ne sont pas non plus logés à la même enseigne. Ici, les élus pourront décider de dépasser leurs compétences en participant aux investissements immobiliers, alors qu’ailleurs les locaux demeurent trop restreints pour pouvoir accueillir l’ensemble des enseignements en présentiel.
Des ESI sont attendus cet après-midi au sein de la manifestation pour l’enseignement supérieur et la recherche, qui partira à 14 heures de la place Jussieu, à Paris, en direction du ministère de l’Economie, où une délégation devrait être reçue.
Sandra Mignot