Vaccination antigrippale : face au scepticisme des IDE | Espace Infirmier
 

04/11/2015

Vaccination antigrippale : face au scepticisme des IDE

Se vacciner contre la grippe ou non ? Comme chaque année, les infirmières tergiversent. Nathalie Armand, pharmacienne-hygiéniste, a tenté de les convaincre lors du Salon infirmier 2015.

« Comment peut-on accepter déontologiquement de transmettre un virus à quelqu’un qui est, par définition, en état de faiblesse ? », interrogeait Olivier Drigny, vice-président de l’Ordre national des infirmiers lors d’une conférence du Salon Infirmier consacrée à la thématique de la vaccination. Alors que seules 24 % des IDE en France se vaccinent contre la grippe en France, Nathalie Armand, pharmacienne-hygiéniste au CH de Valence, a laissé peu de place au doute dans sa réponse.

S’il a déjà été documenté que des professionnels ont pu être contaminés par la rougeole ou la grippe en exercice, faute d’être correctement vaccinés, l’experte a surtout souligné le risque de contamination des patients. « La mortalité induite par les épidémies de grippes nosocomiales peut atteindre 60 %, et 50 à 80 % des professionnels continuent à travailler lorsqu’ils sont infectés, a expliqué Nathalie Armand. Ceci alors qu’il existe une association entre la vaccination du personnel, la baisse de la mortalité toutes causes et la baisse des syndromes grippaux chez les résidents d’établissements pour personnes âgées. »

18.300 décès supplémentaires l'hiver dernier

Car c’est bien auprès des publics les plus âgés que les maladies infectieuses nosocomiales sont les plus porteuses de risques. « Lors de l’épidémie de l’hiver dernier, un excès de quelque 18.300 décès a été enregistré (1), concernant à 90 % des sujets âgés de plus de 65 ans », a souligné la pharmacienne. Reste à savoir si la vaccination aurait pu éviter cela…

Aux doutes émis par certaines des infirmières présentes - sachant que l’année dernière, par exemple, le vaccin avait été conçu pour une souche de la grippe qui s’est avérée finalement minoritaire parmi les virus en circulation -, Nathalie Armand a rétorqué qu’il « fallait accepter de prendre le risque que cela ne marche pas. Et que si le vaccin n’est pas totalement efficace, il n’est pas non plus totalement inefficace ».

L’experte a enfin avancé un autre argument de poids pour inciter les professionnels à la vaccination : « Il existe désormais une demande des familles, qui veulent être informées de la couverture vaccinale des soignants dans un établissement donné… »

Sandra Mignot


D'après notre sondage en ligne du 13 octobre au 4 novembre, 54% des infirmières votantes (189) ont l'intention de se vacciner contre la grippe, 45% n'y comptent pas et 1% ne se prononcent pas.


1- Données issues du bulletin épidémiologique de l'Institut de veille sanitaire.

Les dernières réactions

  • 04/11/2015 à 18:55
    blaise
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    Si c'est M. Drigny qui me dit de me vacciner, alors tout naturellement je ne le ferai pas : et ça tombe bien car depuis cette année j'ai décidé d'arrêter la vaccination anti-grippale ; et je n'ai aucun scrupule déontologique.
  • 05/11/2015 à 06:51
    blaise
    alerter
    L'argument avancé par l'experte concernant les demandes des familles est hallucinant : et pourquoi pas demander les antécédents médicaux des soignants ? Dans quel monde vivons-nous ?
  • 07/11/2015 à 20:46
    moutarde
    alerter
    Nan mais quel naze !

    Comment les tutelles peuvent elles accepter de mettre en danger les patients parce que l'IDE est crevé, en sous effectif, que les repos ne lui sont pas donnés, que l'IDE est mal ou pas payé y compris en maladie, pas considéré…etc,

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