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Pour ou contre une première année de formation commune aux professions paramédicales? Le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPE ) lance une consultation en ligne.
Le SNPI CFE-CGC a lancé mardi 3 novembre une consultation infirmière sur la perspective d’une première année de formation commune aux professions paramédicales. La question et ses modalités de mise en œuvre sont examinées depuis plusieurs années, et depuis peu au sein d’un groupe de travail préparatoire de la Grande conférence de santé, qui doit se tenir en janvier.
« On nous pousse vers l’interdisciplinarité au motif que les professionnels de santé doivent se connaître davantage, observe Thierry Amouroux, secrétaire général du SNPI. Outre le fait que cette orientation nous semble davantage liée à des impératifs économiques qu’à une amélioration de l’efficacité de notre formation, nous sommes opposés à cette première année commune. Nous préférerions mutualiser les enseignements en troisième année, lorsque les étudiants ont acquis une réelle image de leur futur métier. »
Afin d’en savoir davantage sur les opinions des professionnels, le syndicat demande donc aux infirmières de se prononcer, par mail, pour ou contre une première année commune. Et cherche également à connaître ce qui motive les prises de position. Parmi les premiers commentaires favorables recueillis, certains estiment bénéfique qu’une première année précède le cursus actuel, d’autres considèrent qu’une L1 permettrait aux étudiants de mieux affiner leur choix. Ceux qui s’y opposent pensent notamment qu’une première année commune, sans modification de la durée globale du cursus, appauvrirait la formation et que la pluridisciplinarité est déjà présente lors des stages et au sein de l’unité d’enseignement « Rôles infirmiers, organisation du travail et interprofessionnalité ».
D’autres organisations infirmières, comme la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi), militent pour un autre modèle : la création d’une licence santé avec spécialisation pour chacune des 15 formations de santé réglementées existantes. « Nous aurions des enseignements en tronc commun chaque année, dont la proportion sur les enseignements globaux se réduirait au fil de l’avancée dans le cursus, résume Lisa Cann, présidente de la Fnesi. Ces enseignements communs, validables, permettraient par ailleurs de faciliter les passerelles et réorientations entre formations de santé. »
Sandra Mignot
Pour aller plus loin, lire le « Regards croisés » à paraître dans le numéro de décembre de L’Infirmière magazine.