© Fotolia
OCDE
Le Panorama de la Santé 2015 de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) montre que les infirmières françaises sont quasiment les plus mal payées des pays membres. Avec la crise, les Grecques ont vu leur salaire baisser de 20% avec la crise.
Ce n'est pas une surprise mais le constat reste accablant : les infirmières françaises sont quasiment les plus mal loties de tous les pays d'OCDE. Dans son Panorama de la Santé 2015, rendu public le 3 novembre, l'OCDE (1) dédie en effet un chapitre à la rémunération des infirmières hospitalières dans ses pays membres. Ses experts ont comparé les salaires bruts des infirmières au salaire moyen constaté dans leur pays. La France fait pâle figure: en 2013, les IDE touchaient 10% de moins que le salaire moyen français. L’Hexagone se situe ainsi au même niveau dans la reconnaissance de ses soignantes que la Hongrie et la Slovaquie. Les meilleurs élèves sont très loin, avec une rémunération du personnel infirmier supérieure de 60% au salaire moyen en Israël et de 40% au Luxembourg. En moyenne, les pays membres de l'OCDE proposent une rémunération 10% au-dessus.
Une rémunération inférieure au salaire moyen
Et lorsque l'on convertit les salaires bruts annuels des infirmières de chaque état en dollar à parité de pouvoir d'achat, les écarts restent abyssaux. Les infirmières luxembourgeoises affichent un salaire brut converti de 88 000 dollars en 2013, quand les Françaises affichent -en moyenne- 37 000 dollars (soit environ 28000 euros, mi-2013). Bonnes dernières, les Slovaques plafonnent à 21 000 dollars et les Hongroises à 20 000. Les Américaines affichent un salaire converti de 71 000 dollars, relativement surestimé car ne prenant en compte que les infirmières de "niveau supérieur". Cette rémunération élevée peut expliquer, en partie, l'attraction qu'opère le pays sur les soignants étrangers, actuellement 250 000 au pays de l'Oncle Sam.
La crise a touché de plein fouet les soignants de trois états européens. En Italie, les salaires ont été gelés à partir de 2010. En Hongrie et en Grèce, ils ont même baissé, avec un triste record pour les infirmières helléniques, qui ont perdu 20% entre 2009 et 2013. Les Hongroises ont connu une diminution de quelques points entre 2008 et 2011. Mais comme plusieurs pays d'Europe centrale et orientale, la Hongrie a opté pour un choix politique fort : afin de mieux retenir ses professionnels de santé, l'Etat a initié une série de mesures incluant une augmentation graduelle des salaires de 20% en trois ans. Le voisin slovaque a également consenti à une hausse du salaire de ses infirmières, mais à la suite d'actions de protestation des personnels des hôpitaux.
Cécile Bontron
1- L’OCDE compte 34 pays membres