Hôpital Saint-Louis, salle de réveil – nuit du 13 au 14 novembre 2015
© Pourya Pashootan / AP-HP
Alors que lundi soir, 165 personnes (1) étaient encore hospitalisées au sein des établissements de l'Assistance-publique Hôpitaux de Paris, les hommages aux soignants se multiplient depuis vendredi.
« Dans cette terrible épreuve, les hôpitaux de l'Assistance Publique de Paris, les hôpitaux publics franciliens ainsi que l'ensemble des professionnels de santé qui ont été mobilisés ont répondu présent et ont fait preuve d’une réactivité et d’un professionnalisme exemplaires », salue la Fédération hospitalière de France, qui exprime « sa gratitude » dans un communiqué diffusé lundi 16 novembre. « Les hospitaliers publics que nous sommes tiennent à assurer à nos concitoyens leur profonde détermination, pour porter très haut, et quelles qu'en soient les circonstances, les valeurs d’humanité et de fraternité chères à notre République et que rien ni personne ne parviendra jamais à atteindre », promet l'institution.
Emboîtant le pas de François Hollande, Marisol Touraine s'est rendue au lendemain des attaques aux urgences des hôpitaux de Saint-Antoine, La Pitié-Salpêtrière et Saint-Louis pour « saluer la réactivité exceptionnelle » des professionnels, qui de l'agent administratif à l'aide-soignant, en passant par le professeur, l'externe ou l'infirmière, se sont présentés spontanément aux urgences dès qu'ils ont appris la nouvelle. Ce mardi, la ministre de la Santé a adressé une lettre de félicitations à tous les personnels de l'AP-HP et des établissements franciliens : "tous les professionnels de santé peuvent être fiers de cette mobilisation et de la réponse apportée par notre système de santé".
Rappelons par ailleurs que les professionnels de santé libéraux -généralistes, Idel, cliniques- ont immédiatement suspendu leur mouvement de grève initié vendredi en protestation contre le projet de loi de santé -dont l'examen en deuxième lecture à l'Assemblée nationale a été repoussé à ce jeudi 19 novembre.
Mais c'est surtout sur les réseaux sociaux que les louanges affluent. Les professionnels de santé se disent fiers de l'engagement de leurs confrères sur le front, tandis que les particuliers, proches des victimes ou non, expriment leur remerciement.
Ce soir, il n'y avait ni chef ni interne ni externe, ni médecin ni infirmière. Il y avait des camarades de combat sur un champ de bataille.
— Dopamine (@lacathodelhosto) 14 Novembre 2015
@Lauren_Provost RTplease ! Recherche un infirmier nommé David qui a soigné notre ami théo blessé au #comptoirvoltaire pour dire #merci
— Zoé Sfez (@zoesfez) 16 Novembre 2015
Hier soir, l’AP-HP a annoncé avoir mis en place une « offre de prise en charge psychologique pour tous ses personnels ». « Une équipe de psychologues cliniciens et de psychiatres, formée à ce type de prise en charge, assure depuis aujourd’hui des débriefings d’équipe (prise en charge collective) dans les services directement impactés », explique l'institution dans son point quotidien. « Les prises en charge individuelles sont assurées de manière complémentaire par les services de la médecine du travail et par les équipes dédiées des cellules d’urgence médico-psychologique, celle de l’Hôtel-Dieu pouvant intervenir pour tous les sites. »
Aveline Marques
1- Sur les 80 personnes admises le 13 novembre en situation d’urgence absolue, 29 personnes sont toujours en service de réanimation et 3 sont décédées, portant à 129 morts le bilan des attaques. Les hôpitaux parisiens ont également pris en charge des dizaines de personnes en état de choc psychologique.