© Conseil départemental des Yvelines
Dans le cadre de la loi de refondation pour l’école de 2013, les missions des infirmières scolaires ont été révisées. Longuement attendus, les textes ont enfin été publiés. Dépistage dans les collèges et mise en place de postes « interdegrés » sont au programme.
Petite révolution dans les collèges. Les nouvelles missions de l’infirmière de l’Éducation nationale, attendues depuis plusieurs mois, sont parues début novembre via la circulaire n° 2015-119 du 10-11-2015 du ministère de l’Éducation nationale précisant le cadre de l’exercice infirmier scolaire. Première des nouveautés dans le parcours de santé des élèves, le dépistage infirmier des enfants dans leur douzième année devient effectif. Cette mission complète la visite médicale assurée par le médecin scolaire dans la sixième année de l’enfant.
Une satisfaction pour les syndicats professionnels qui apprécient « la clarification des rôles de chacun » qui devrait ainsi « mettre fin aux confusions de compétences imposées aux infirmières dans de très nombreuses académies qui les détournaient de leurs propres missions », selon le Snics (Syndicat national des infirmier(e)s conseiller(e)s de la santé).
Ainsi, chaque enfant qui entre au collège serait vu par l’infirmière scolaire. Les contenus du dépistage sont, eux définis, par un arrêté interministériel de l’Éducation nationale et de la Santé daté du 3 novembre 2015 : détection des troubles spécifiques du langage et de l'apprentissage, entretien avec l'élève, vérification des vaccinations, examen staturo-pondéral, évaluation de la situation clinique, dépistage des troubles visuels et auditifs, hygiène bucco-dentaire.
Par ailleurs, exit les spécificités départementales. Au sein des académies, les politiques d’éducation à la santé vont désormais s’adapter aux caractéristiques de la région, d’une part, et aux problématiques de chaque établissement, de l’autre.
Autre nouveauté de la circulaire, l’officialisation du terme de « poste interdegrés », pour les postes qu’occupent nombre de l’infirmières scolaires depuis plusieurs années, réparties entre les écoles et les collèges d’un même secteur géographique. « Les autorités académiques veillent au juste équilibre des emplois du temps », précise l’arrêté. « Cette continuité reconnue entre le primaire et le collège assure un suivi efficace des élèves. Une condition importante pour leur réussite scolaire », se félicite Brigitte Accart, secrétaire générale du Snies (Syndicat des infirmier(e)s éducateurs en santé de l'éducation nationale). Elle regrette néanmoins que le suivi infirmier (article 1.1.3) se fasse « si besoin est » comme précisé dans la circulaire. « Avoir une consultation systématique des élèves n’est pas inutile, poursuit la secrétaire générale. Cela permet de détecter certains troubles en dehors des dépistages obligatoires. »
La réorganisation des missions de l’infirmière scolaire fait partie intégrante de la refondation de l’école. La mesure, lancée en juillet 2013, vise à repenser les missions pédagogiques et éducatives devenues, depuis les dernières circulaires de 2001, obsolètes. Quatre des cinq documents de cette refonte concernant les collèges sont déjà parus : l’arrêté interministériel détaillant les visites médicales et diagnostics infirmiers ainsi que les trois circulaires relatives aux politiques éducatives sociales et de santé, les missions des médecins et celles des infirmières. La circulaire relative aux missions des assistantes sociales devrait paraitre prochainement.
Carole Tymen