Erreur médicamenteuse | Espace Infirmier
 

26/11/2015

Erreurs médicamenteuses : la moitié sont évitables

La HAS lance une campagne afin d’améliorer la sécurisation de l’administration des médicaments. Des éléments seront fournis aux équipes afin de réduire le taux d’interruption de tâches, reconnu comme une des premières causes d’erreur chez les infirmières.

Comment lutter contre l’erreur médicamenteuse qui représente 40% des événements indésirables graves enregistrés dans les établissements de santé ? Après la parution en 2012 d’un guide d'amélioration de la sécurisation de l’administration des médicaments, la HAS (Haute Autorité de santé) a réalisé une enquête qui révèle que l’interruption de tâches est un des premiers facteurs favorisant les erreurs médicamenteuses, alors que celles-ci pourraient être évitées dans la moitié des cas. L’insuffisance de conciliation des traitements médicamenteux permettant de prendre en compte, lors d’une nouvelle prescription, tous les médicaments pris et à prendre par le patient, est également montrée du doigt par la HAS.

Sept interruptions de tâches par heure

Une infirmière est interrompue en moyenne 7 fois par heure, alors que chaque interruption augmente de 13% le risque d’erreur dans l’administration du médicament. La première cause d’interruption de tâches est la conversation, initiée par les infirmières elles-mêmes (22 à 36,5% des cas), suivie par les sollicitations des patients (4,7 à 26,4% des cas). L’environnement de travail peut également jouer le rôle de perturbateur (4,5 à 13% des cas) quand par exemple, la pharmacie n’a pas en stock les doses nécessaires de médicament ou quand une alarme de monitorage se déclenche.

Afin de réduire ces interruptions, la HAS a élaboré des outils qui seront mis à disposition des professionnels début 2016. Un kit d’audit permettra d’observer les pratiques lors de l’administration de médicaments, et de connaître le comportement du patient et de son entourage lorsque celui-ci a besoin d’un professionnel de santé. Il sera également possible de partager sa perception entre les membres d’une équipe. Un film pédagogique pourra accompagner la sensibilisation et l’éducation des professionnels. Observant que « l’interruption de tâches est socialement perçue comme un fonctionnement normal auquel les professionnels sont habitués », la HAS a conscience de l’importance d’une réflexion en équipe autour de ce sujet, afin de faire évoluer les pratiques à partir d’une prise de conscience collective.

Elle préconise également d’agir sur l’environnement de travail, par exemple en isolant le local de préparation des médicaments. Les interruptions de tâches peuvent également être évitées en signalant aux autres membres de l’équipe, au besoin, à l’aide d’une affiche, la réalisation d’une activité de soins nécessitant une pleine attention. La HAS conseille également de reprendre une tâche interrompue en s’aidant d’une check-list, afin d’éviter de se reposer uniquement sur sa mémoire.

Marie-Capucine Diss

Les dernières réactions

  • 27/11/2015 à 23:44
    coco29
    alerter
    ça me rappelle une hospitalisation, lors de la perte d'un bébé, urgence... à l'ouest bien évidemment au réveil de ce douloureux avortement forcé.. et au matin , après une nuit douloureuse et blanche, on me dépose un
  • 03/12/2015 à 16:47
    jiaime
    alerter
    C'est une excellente idée que d'isoler le local de préparation des piluliers. " Do not disturb ". Connaissant bien les Hôpitaux Canadiens, cette disposition appliquée par chaque établissement de Santé a fait chuter l'erreur médicamenteuse comme évènement

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