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Pratiques avancées, formation initiale, DPC... Le CIF, constitué officiellement en mars dernier, a émis quatre recommandations à l'issue de son assemblée générale, vendredi 27 novembre.
« L'objectif affiché par le CIF est d'inscrire la profession tout entière dans une démarche qualité », expose le Collège infirmier français dans un communiqué diffusé lundi 30 novembre. L'instance, qui réunit désormais 20 organisations représentatives de la profession (1), a profité de son assemblée générale pour transmettre ses avis à Jean-François Thébaut, membre du collège de la Haute Autorité de santé (HAS) et président de la commission des parcours et des pratiques. Le CIF collabore depuis sa création avec l'agence sanitaire, en mettant à son service « des experts dans 10 groupes de travail sur des recommandations, et en rendant des avis sur quatre protocoles de coopération», précise le communiqué.
Cheval de bataille du CIF, les pratiques avancées donneront « une plus grande responsabilité à l'ensemble de la profession » et feront « bénéficier les patients d'une meilleure prise en charge ». Rappelant que ces dernières ne peuvent se réduire aux « seules délégations de tâches médicales », le Collège plaide pour la création « d'un livre spécifique du Code de santé publique, entre les auxiliaires médicaux (livre III) et les professions médicales ». « Il s'agit d'un métier intermédiaire, avec une formation universitaire en master, après une expérience clinique, dans un champ particulier d'exercice », insiste Marie-Claude Gasté, présidente du CIF et directrice des soins au CHU de Nîmes. Parce qu'une « simple reconnaissance grade universitaire » pour ces professionnels ne suffit pas, le Collège réclame une « véritable filière en sciences infirmières (licence, master, doctorat), telle qu'elle existe déjà dans de nombreux pays d'Europe et dans les autres pays anglo-saxons ».
Par ailleurs, le CIF signifie son opposition à la création d'une première année commune à l'ensemble des paramédicaux, à l'étude dans le cadre des travaux de la grande conférence de santé. Cette « L1 paramédicale » «irait à l'encontre de l'approche par compétences des nouveaux référentiels de formation », estime l'instance. La mise en place de cours communs en 3e année serait plus à même de « renforcer l'interdisciplinaire », tout en préservant « les cœurs de métier » des filières soins infirmiers, médico-technique et rééducation.
Pour la même raison, dans le cadre du dispositif du développement professionnel continu (DPC), le Collège souhaite la transformation de l'actuelle commission scientifique du Haut Conseil des professions paramédicales -qui agrée les organismes de formation s'adressant aux paramédicaux- en quatre commissions scientifiques indépendantes (CSI): CSI soins infirmiers, CSI médico-technique, CSI rééducation et CSI appareillage.
A. M.
1- Cette année, le CIF a été rejoint par l'Association nationale des infirmiers de sapeurs-pompiers (Anisp), la Coordination nationale infirmière (CNI) et le Syndicat des infirmiers et infirmières éducateurs de la santé (Snies).