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Loin derrière les chirurgiens-dentistes ou les médecins, la profession affiche une sinistralité de 0,05%, révèle le rapport annuel de la MACSF - Sou médical.
En 2014, 48 déclarations de sinistres ont été signalées parmi les 98 733 infirmières assurées en responsabilité civile professionnelle chez la MACSF-Le Sou médical (contre 30 en 2013 et 42 en 2012). Les situations sont variées. Parmi elles, 14 sont survenues lors de soins à domicile, sans que l’assureur ne révèle le type d’exercice des professionnelles concernées. Les faits reprochés vont de problèmes relationnels entraînant l’arrêt de la prise en charge, jusqu’à un suicide post vaccination, en passant par une chute ayant entraîné la désunion d’une cicatrice ou une erreur de dose d’insuline ayant abouti au décès du patient.
Trois affaires concernent des Iade : lésion dentaire lors d’une intubation et prise en charge d’un arrêt cardio-respiratoire lors d’une anesthésie locale, suivie du décès du patient.
Six affaires au pénal
La profession infirmière affiche un taux de sinistralité de 0,05 %, loin derrière celui des chirurgiens-dentistes (6,19%), des médecins (1,47 %) ou même de la moyenne des professionnels de santé (0,91 %). Une large majorité des dossiers (32) sont réglés à l’amiable entre le demandeur et l’assureur. Chez les infirmières, 6 affaires ont débouché sur une procédure pénale, 5 sur une procédure civile et 3 sur une procédure ordinale ; seules deux réclamations ont fait l’objet d’une saisine devant une commission de conciliation et d’indemnisation (CCI).
Toutes professions et établissements confondus, la part des dossiers traités en CCI dépasse pour la première fois en 2014 celle des affaires examinées au tribunal. Le rapport MACSF- Sou médical montre que les CCI ont rejeté 57% des dossiers qui leur ont été soumis en 2014 (pour incompétence de la commission ou en vertu d’une expertise concluant à l’évolution normale d’un état pathologique), et qu’elles ont tranché en faveur de l’existence d’un aléa thérapeutique dans 19,6 % des cas et d’une faute exclusive dans 18 % des cas.
Deux condamnations
Au tribunal, 39 % des contentieux présentés au pénal et 65 % de ceux tranchés au civil se sont soldés par des condamnations. Deux infirmières figurent dans ce registre dramatique. L’une, exerçant au côté d’un médecin en unité de consultation et de soins ambulatoires (établissement pénitentiaire), a été reconnue coupable d’homicide involontaire parce que les résultats d’analyses biologiques permettant de mettre en œuvre un traitement contre une affection coronarienne n’avaient pas été demandés en urgence. L’autre, travaillant dans un centre de soins pour poly-toxicomanes, avait fortement minimisé les effets secondaires vécus par une patiente sous méthadone. Les deux fautes, identifiées au pénal, avaient été suivies de décès.
Sandra Mignot
Pour en savoir plus, lire notre article sur la garantie responsabilité civile professionnelle paru dans L'Infirmière magazine n°362, daté de juillet-août 2015.