17/12/2015

Royaume-Uni : les étudiantes infirmières refusent de banquer

Les futures infirmières et sages-femmes britanniques pourraient voir leurs frais d'inscription augmenter et leurs bourses disparaître au profit de prêts remboursables.

Le gouvernement britannique cherche à faire des économies, et les étudiantes infirmières ne seront pas épargnées, puisqu'il prévoit de leur faire payer directement leurs frais d'inscription, tout en réduisant leurs bourses.
Jusqu'alors, les étudiantes en soins infirmiers outre-Manche n'avaient pas à payer de frais universitaires, financés par le National Health Service (NHS), le service public de santé. De plus, selon leurs revenus, elles pouvaient être éligibles à des bourses du NHS pouvant atteindre 4 400 euros (3 191 £) par an, afin de couvrir leurs dépenses au cours de leurs trois ans d'études.

9000 livres de frais d’inscription

Dans un projet détaillé en novembre par le ministre des Finances et du Trésor, George Osborne, ces bourses seraient transformées en prêts étudiants classiques et les étudiantes seraient priées de régler elles-mêmes leurs 12.400 euros annuels de frais d'inscription (9 000 £) . Les prêts étudiants sont une pratique courante et encadrée au Royaume-Uni, où les études sont plus chères qu'en France. Quand les étudiants entrent dans la vie active, c'est leur niveau de revenu qui détermine quand et avec quelles mensualités ils doivent rembourser leur prêt.

Une dette en début de carrière

Si le projet du gouvernement conservateur est mis en œuvre, les infirmières fraîchement diplômées pourraient débuter leur carrière avec une dette de plus de 71 000 euros (51 600 £), à rembourser immédiatement. Le salaire de départ des IDE britanniques est actuellement de 29 900 euros par an. « L'âge moyen des étudiantes infirmières est de 29 ans », rappelle au Guardian Janet Davies, secrétaire générale du Royal College of Nursing, l'association nationale des IDE. Soit des personnes en reconversion professionnelle et qui ont souvent un premier prêt étudiant à rembourser.

Conséquence probable : une baisse globale du nombre d'étudiants en soins infirmiers. « Des personnes qui ont déjà des enfants m'ont expliqué qu'elles ne pourraient plus se permettre de faire de devenir IDE», raconte au Independant on Sunday Danielle Tiplady, une étudiante infirmière à la tête du mouvement de contestation.

Manifestation début janvier

Les étudiantes infirmières et sages-femmes ont en effet organisé une campagne de lutte contre ce projet. Une marche jusqu'au Parlement est prévue le 9 janvier. Des députés travaillistes ainsi que des syndicats ont prévu de s'associer au mouvement. George Osborne assure pour sa part que ces mesures sont nécessaires pour financer la formation de milliers d'infirmières supplémentaires par an. L'économie pourrait en effet se chiffrer à 1,1 milliard d'euros par an.

Lisette Gries

À découvrir

Toutes nos formations pour les professionnels de santé.

- Gestes & soins d'urgence
- Douleurs
- Management
- Droit & éthique
- SST
- Santé mentale & handicap


Télécharger le catalogue
Feuilleter le catalogue