© Philippe Chagnon/Cocktail santé
A l’issue de la Grande Conférence de santé, réunie jeudi 11 février, Manuel Valls a annoncé les prochaines évolutions envisagées pour la formation et l’exercice des professions de santé. La plupart doivent encore être soumises à concertation.
Le Gouvernement entend rapprocher davantage les instituts de formation paramédicaux de l’Université. Il s’agit notamment de favoriser les passerelles entre cursus : à compter de 2017, un accès aux deuxième et troisième années des études médicales est envisagé pour les diplômés du secteur paramédical. Il propose également un alignement réel des prestations sociales (accès aux bourses, aux logements, aux bibliothèques universitaires) sur la base de celles offertes aux étudiants universitaires.
Plutôt qu’une année de formation commune, Manuel Valls a, pour l’instant, proposé la création d’interactions entre «futures professions tout au long de la formation initiale », sous la forme par exemple de « rendez-vous pratiques autour de cas cliniques». «Cela permettra aux étudiants de réfléchir ensemble aux manières d'optimiser le parcours du patient, dans le secteur médical ou médico-social », a-t-il observé.
Surtout, à moyen terme, ce rapprochement passerait par un transfert de l’encadrement pédagogique vers la faculté, afin de faire des formations paramédicales des formations universitaires à part entière.
Pour le Premier ministre, qui a regretté le manque de publications françaises, les soignants doivent pouvoir accéder à la recherche « sans avoir à changer de voie ». Il souhaite donc favoriser l’accès des paramédicaux aux écoles doctorales en sciences de santé existantes, et encourager le développement de nouvelles écoles.
Concernant les pratiques avancées, la constitution d’un groupe de travail est prévue pour 2016, associant les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur et de la recherche afin de définir - dans un délai de 6 mois - les champs pertinents de développement de ces pratiques, les modalités d'exercice et de valorisation en ville et à l'hôpital, les conditions de mise en œuvre des formations concernées au sein des universités, et le calibrage territorial des effectifs concernés.
Enfin, le Gouvernement souhaite désormais faciliter l’exercice mixte des professionnels de santé. Il s’agira notamment d’autoriser le cumul d’un emploi à temps partiel à l’hôpital public et d’une activité libérale.
Dernier point, le Premier ministre a annoncé engager une réflexion sur la protection sociale des professionnels de santé libéraux.
Sandra Mignot
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