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Alors que le ministère songe à autoriser les aides-soignantes à mesurer la glycémie capillaire, deux sondages effectués par des syndicats infirmiers montrent la franche opposition des IDE à cette délégation de compétence.
Autoriser les aides-soignantes à mesurer la glycémie capillaire ? Qu'elles soient salariées ou libérales, les infirmières y semblent opposées, d'après les résultats de deux sondages réalisés par Convergence infirmière et le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI CFE-CGC), alors que le diplôme d'aide-soignant fait actuellement l'objet d'une réingénierie.
Après avoir achevé le référentiel d'activités, le groupe de travail réunissant institutions, associations et syndicats représentatifs s'attelle au référentiel de compétences. Une réunion devait se tenir aujourd'hui, jeudi 3 mars. La réalisation de dextros par les AS, notamment dans les établissements médico-sociaux où la présence d'une IDE n'est pas assurée en continu, est au cœur des débats.
« Seuls les médecins et les infirmières par délégation de celui-ci peuvent franchir la barrière cutanée », rappelle Convergence infirmière, pour qui l'acte infirmier n'est pas « anodin ». « Au-delà du geste technique lui-même, il faut avoir les compétences pour détecter les symptômes d'alerte chez les personnes particulièrement fragiles, en Ehpad ou en Ssiad », souligne le SNPI. Pour les deux syndicats, autoriser les AS à mesurer la glycémie capillaire serait « un premier pas vers d'autres glissements de tâches », notamment l'injection d'insuline.
Dénonçant la « tentation économique de la déqualification des soins », le SNPI a mené une large consultation sur la question : les deux tiers (63%) des 31 658 répondants ont exprimé leur refus de voir cet acte effectué par les AS. « L'opposition est plus forte chez les IDE (24 273 réponses, 66% non) que chez les cadres infirmiers (5 652 réponses, 53% non) », note le syndicat.
Si les infirmières intervenant à domicile (Idel ou Ssiad) sont à 80% contre, celles qui exerçent en établissement sont plus mitigés : 56% de non en hôpital public, 54% en Ehpad et 49% en cliniques. «Qu'on ne me parle pas de corporatisme, 83% des répondants sont salariés, donc que les AS effectuent de tels actes n'a aucune incidence sur leur salaire », pointe Thierry Amouroux, secrétaire général du SNPI.
Cette franche opposition des infirmières libérales se retrouve néanmoins dans les résultats du sondage effectué par le syndicat Convergence infirmière : 94% des 4 571 répondants ont voté contre.
L'Ordre infirmier, membre du groupe de travail participant à la réingénierie, est également opposé à cette délégation de compétence. Plutôt que « légaliser l'exercice illégal », l'ONI milite pour le renforcement de la présence infirmière dans les établissements médico-sociaux.
Aveline Marques
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