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L'Appel médical, société spécialisée dans le recrutement et le travail temporaire, prévoit le recrutement de 20 000 professionnels de santé en intérim, CDD et CDI en 2016. Aides-soignantes et infirmières de bloc sont « particulièrement recherchées ».
« Environ 15000 de ces postes devraient être recrutés en intérim, tandis que 5000 le seront en CDI et CDD », estime L'Appel médical. Les recrutements seront concentrés sur cinq professions : médecin, aide-soignant, Ibode, masseur-kinésithérapeute et préparateur en pharmacie.
« Le besoin en aides-soignants est une conséquence directe du vieillissement de la population. Lequel se traduit par le développement de structures spécialisées pour l’accueil des personnes âgées en situation de dépendance : maisons de retraite (Ehpad), hospitalisation à domicile (HAD), services de soins infirmiers à domicile (Ssiad), etc., explique cette filiale du groupe Randstad, dans un communiqué de presse diffusé mardi 8 mars. Or, compte tenu de la pyramide des âges dans cette profession, de nombreux départs à la retraite sont à prévoir dans les années à venir. Les établissements doivent donc d’autant plus recruter qu’ils devront à la fois remplacer ces départs et faire face à la hausse de la demande. »
Le nombre d'offres d'emploi en CDI publiées sur internet concernant les aides-soignantes aurait augmenté de 80% en 2015 par rapport à 2014, d'après L'Appel médical. Kiné, IDE et préparateurs en pharmacie inclus, la progression est évaluée à 59%. Une tendance que confirment les statistiques diffusés par Pôle emploi : 41 084 projets de recrutement concernaient les AS en 2015, contre 40 776 en 2013. Bémol : cette hausse est imputable à la part croissante des recrutements saisonniers : 22,9% en 2015, contre 14,5% en 2013.
Les chiffres restent néanmoins plus de deux fois supérieurs à ceux de la profession infirmière, qui ne fait désormais plus partie du « Top 10 des métiers les plus recherchés » établi par Pôle emploi, contrairement aux aides-soignantes (4e en 2015). Le nombre de projets de recrutement d'IDE a chuté ces trois dernières années, passant de 21433 en 2013 (8,3% de saisonniers) à 17860 en 2015 (16% de saisonniers).
Mais la spécialité d'Ibode reste « pénurique », selon l'Appel médical. La société y voit la rançon du succès. Les « combats » menés par la profession ces dernières années ont permis de réduire le recours à des infirmières non spécialisées dans les blocs et de renforcer les prérogatives des Ibode, qui ont obtenu que leur soit confiés des actes exclusifs. Autre explication : « Le métier d’Ibode ne serait pas suffisamment mis en valeur lors de la formation initiale, ce qui aurait pour effet de limiter les nouvelles vocations et donc d’entraîner un faible remplissage des promotions d’Ibode dans les écoles, poursuit l'agence d'intérim. Enfin, on constate un faible engouement de la part de certains établissements hospitaliers à inciter les infirmiers non diplômés travaillant en bloc à poursuivre les études pour être Ibode. »
Aveline Marques
Pour aller plus loin, lire l'article à paraître dans L'Infirmière magazine du mois d'avril