Atelier de formation au Salon infirmier 2015, en octobre dernier.
© Olivier Clément/Cocktail santé
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En pleine reforme, l’Organisme gestionnaire du développement professionnel continu (OGDPC) devra faire une place plus importante aux IDE. Dix représentants de la profession siègeront désormais à la commission scientifique indépendante des professions paramédicales.
Quatre sièges pour plus de 600 000 infirmières, alors que d'autres professions paramédicales, telles les masseurs-kinésithérapeutes (78 000 membres) et les orthophonistes (22 000) auraient eu respectivement 3 et 2 représentants dans la commission chargée d'évaluer les organismes de DPC. Il n’en fallait pas davantage pour susciter la colère des syndicats infirmiers et celle du Collège infirmier français (CIF). Devant cette levée de boucliers unitaire, le projet de décret relatif à l'organisation du développement professionnel continu des professionnels de santé et l'avenant à la convention du GIP du DPC, présentés début 2016 au Haut conseil des professions paramédicales (HCPP), ont donc été rejetés et le Gouvernement prié de revoir sa copie.
Le 10 mars, une nouvelle répartition a été présentée au HCPP. Et cette fois, 10 sièges sur 38 ont été accordés aux infirmières, dont 3 pour les spécialités Iade, Ibode et puéricultrices. Le CIF s’est déclaré satisfait de cette nouvelle version du texte, qui tient « compte de la vive réaction de la profession infirmière face à la sous-représentation manifeste proposée lors du précédent HCPP ».
En revanche, comme les syndicats, l’instance estime que « la profession infirmière aurait également mérité une CSI (commission scientifique indépendante) infirmière, regroupant les 600.000 professionnelles qui participent au premier recours et assurent la permanence des soins sur l’ensemble du territoire, 24h/24 ». Ainsi, va être créé une CSI interprofessionnelle, qui représentera les professions paramédicales et les préparateurs en pharmacie, soit 23 métiers… "Comment se fait-il que les 600 000 infirmières ne puissent pas avoir leur propre CSI, alors que les 22 000 sages-femmes ont la leur ? » interroge le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI). A cette question, le Gouvernement reste visiblement sourd.
Autre insatisfaction, alors que la première version du décret prévoyait la création une filière des soins infirmiers, celle examinée le 10 mars par le HCCP ne mentionne plus qu’une « sous-section des métiers du soin ». Pour le CIF, « le métier des soins est aussi la raison d’être des autres sous-sections médico-techniques et de rééducation. La notion filière des soins infirmiers définit mieux l’ensemble constitué des infirmières, des collaborateurs aides-soignants et auxiliaires de puériculture ». La sous-section comptera 7 représentants infirmiers et infirmiers spécialisés.
Françoise Vlaemÿnck