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Le 17 mars, Annick Girardin, ministre de la Fonction publique, a annoncé une revalorisation du point d’indice de 1,2% au 1er février 2017. Une hausse qui est loin de répondre aux attentes des organisations syndicales.
Ce geste était attendu de longue date. Servant de base au calcul du traitement des 5,5 millions agents de la Fonction publique, le point d’indice était gelé à 4,63 euros depuis 2010, un blocage sans précédent depuis la Libération. A l’occasion du rendez-vous salarial le 17 mars avec les organisations syndicales, Annick Girardin, nouvelle ministre de la Fonction publique, a enfin annoncé une revalorisation du point d’indice de 1,2%, après avoir formulée une première offre à 1% jugée inacceptable par les syndicats. «C’est un signal envoyé aux fonctionnaires. Ne pas dégeler le point d’indice aurait été un déni total des métiers qu’ils exercent et de leur action quotidienne pour un service public de qualité. Mais cette reconnaissance n’est pas à la hauteur de nos attentes et aurait dû être immédiate », déplore Brigitte Jumel, secrétaire générale CFDT Fonctions publiques.
Ce coup de pouce sera opéré en deux temps : une première augmentation de 0,6% aura lieu le 1er juillet prochain et une seconde de 0,6% au 1er février 2017. A l’issue de ces deux hausses, le point d'indice s'établira donc à 4,69 euros. Le ministère évoque ainsi un gain annuel de 282,71 euros bruts pour une infirmière en poste depuis 10 ans, touchant en moyenne 23.558,92 euros bruts. De son côté, le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI CFE-CGC) estime qu’en juillet prochain, le salaire d’une infirmière en hôpital public augmentera de 9 euros par mois en début de carrière et de 15 euros en fin de carrière.
Annick Girardin a jugé que « le geste du Gouvernement était significatif, juste et nécessaire », en concédant que les fonctionnaires avaient largement contribué à l’effort de redressement des finances publiques : « En six ans, le gel du point d’indice a ainsi permis d’économiser 7 milliards d’euros ».
Mais cette « ultime proposition » est encore loin de répondre aux espérances des syndicats. « Cette revalorisation est très insuffisante. Ce qui nous a été présenté a pour seul but de calmer la colère des agents qui subissent en parallèle des pertes de postes depuis plusieurs années. Nous réclamions une hausse de 8% pour rattraper la perte du pouvoir d’achat depuis 2010 (1)», regrette Didier Birig, secrétaire fédéral à la Fédération FO Services publics et Santé. Si ce petit geste va dans le bon sens, pour Thierry Amouroux, secrétaire général du SNPI, le compte n’y est pas non plus au regard des pertes subies depuis six ans : « Les salaires des fonctionnaires ont complètement décroché. Leur perte pouvoir d’achat est non seulement imputable à l’inflation mais aussi à l’augmentation des charges sociales liée à l’alignement avec celles du secteur privé. C’est une juste redistribution.»
Cette mesure en faveur des fonctionnaires découle du protocole sur les "Parcours professionnels, les carrières et les rémunérations" (PPCR), qui vise notamment à refondre les grilles salariales des agents et à revaloriser leurs salaires. Sur le plan budgétaire, cela représentera un surcroît de dépenses pour l’État de 2,4 milliards d’euros par an, d’après les calculs du Gouvernement, et de 552 millions d’euros en année pleine pour les hôpitaux.
Adeline Farge
1- La perte de pouvoir d'achat depuis 2010 a été estimée par le ministère à 1,3% pour l'ensemble de la Fonction publique et 2,1% pour la seule fonction publique hospitalière.