Blandine Delfosse, infirmière coordinatrice en réseau de santé et ancienne Idec en Ehpad, est la présidente actuelle de la FFidec.
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INTERVIEW
Début février, les Idec se sont constituées en fédération (1). La FFidec (Fédération française des infirmières diplômées d’État coordinatrices) souhaite rassembler ces professionnelles trop souvent isolées. Le point avec Blandine Delfosse, sa présidente.
Espaceinfirmier.fr : Pourquoi créer cette fédération ?
Blandine Delfosse : Notre ambition première est de rassembler les infirmières coordinatrices et de rompre l’isolement dans lequel elles exercent. Nous avons besoin de nous rencontrer et d’échanger sur nos pratiques. Il existe des associations réparties sur le territoire, mais elles sont très éparses et ont du mal à pérenniser leur action. Il était donc temps de créer un mouvement national pour pouvoir soutenir ces actions locales.
À combien évaluez-vous les effectifs d’Idec ?
C’est difficile, car outre les Ehpad, elles exercent également dorénavant dans les réseaux de santé, les établissements pour personnes handicapées ou de l’aide à domicile. Mais nous sommes probablement entre 6 000 et 8 000 Idec actuellement en France.
Quelles seront vos priorités de travail ?
D’abord préciser notre effectif, et rassembler toutes celles qui le souhaitent. Nous recevons un très bon accueil de la part des premières adhérentes qui sont heureuses de pouvoir enfin se regrouper. Il y a un réel engouement. Ensuite, nous souhaitons réfléchir à nos pratiques, définir notre expertise pour pouvoir construire un véritable statut de l’Idec. Les missions sont en effet très différentes d’un poste à un autre. On peut nous demander d’agir dans le registre du soin, de la gestion hôtelière, du commercial, de la direction… Il n’existe actuellement aucun cadre de référence pour la fonction, ce qui autorise à déborder largement nos compétences. Et cela peut mettre en difficulté des professionnelles.
Allez-vous également engager une réflexion sur la formation ?
Cela fait partie de nos projets. Nous voulons travailler sur la validation des acquis, utile aux plus anciennes d’entre nous. Et bien sûr, si nous voulons de la qualité, notre cursus de formation devra être réfléchi et affirmé en fonction du statut que nous souhaitons élaborer. Nous nous rassemblerons en mai, et notre première AG devrait avoir lieu à l’occasion des assises des Idec en octobre prochain. Car il faut noter que le premier bureau élu est un bureau provisoire. Nous sommes ouvertes à toutes celles qui voudront s’engager.
Propos recueillis par Sandra Mignot
(1) Dans l’attente de la création de son site internet, l’actualité de la FFidec est accessible via sa communauté Facebook.