Le mur de témoignages des usagers

13/05/2016

Le CASH craint la casse

L’établissement sanitaire et médico-social de Nanterre (Hauts-de-Seine) pourrait perdre ses activités de chirurgie. Mardi 10 mai, personnels et usagers organisaient une action "hôpital debout" pour la sauvegarde des services.

« L’hôpital doit être maintenu afin de pouvoir garantir une offre de soin publique en chirurgie, obstétrique, urgence… pour tous, même pour ceux qui n’ont pas de papiers», affirme Luc Rozenbaum, président de la commission médicale d’établissement du Centre d’accueil et de soins hospitaliers (CASH) de Nanterre. Le pharmacien s’exprime à l’entrée de l’établissement, où une action "Nuit Debout" était organisée, mardi 10 mai. Sur le modèle du mouvement qui occupe la place de la République à Paris, il s’agissait de favoriser la prise de parole des habitants, patients, militants syndicaux, agents hospitaliers et travailleurs sociaux.

Le berceau du Samu social

Le CASH n’est pas un établissement public comme les autres. Outre l’hôpital, il compte en effet un Ehpad et un pôle social (centre d’hébergement et de réinsertion, résidence sociale, des lits halte soins de santé, etc.), lui aussi menacé de démantèlement. « C’est ici qu’est né le Samu Social, précise Luc Rozenbaum. Nous avons été les premiers à accueillir des réfugiés. Et ces derniers mois, trois tuberculoses actives ont été diagnostiquées auprès de SDF et prises en charge, alors que d’autres établissements les refusaient. »

En mars dernier, un représentant de l’ARS aurait annoncé de façon officieuse à des médecins de l’établissement le non-renouvellement de son activité de chirurgie pour août prochain. « L’hôpital de Nanterre pratique quelque 4 500 interventions chirurgicales par an, alors que l’agence estime que l’efficacité ne peut être atteinte en dessous de 6000 interventions », explique Luc Rozenbaum.

Depuis 2011, l’établissement est en effet sur la sellette. Malgré une rénovation de ses blocs, l’ARS a déjà menacé de fermer les urgences. Le service de réanimation a été transformé en unité de soins continus, avant qu’un projet d’établissement n’obtienne l’agrément des tutelles en 2013 : il incluait le transfert de l’activité de pneumologie à l’hôpital Louis-Mourier de Colombes et le maintien des interventions ambulatoires au CASH. « Mais si on ferme la chirurgie, cet accord sera aussi remis en question », souligne Nathalie Gubert, secrétaire adjointe de la CGT locale et préparatrice en pharmacie.

"150 agents ne savent pas ce qu’ils deviendront le 3 août"

Ces dernières années, les équipes ont pourtant fourni de réels efforts, permettant de réduire de moitié le déficit de l’établissement entre 2012 et 2015. « Fermer la chirurgie aggraverait encore les conséquences des suppressions de postes, souligne Nathalie Gubert. 150 agents ne savent pas ce qu’ils deviendront le 3 août. » La syndicaliste s’inquiète des conditions de travail. « Certains équipements et les locaux ne sont pas entretenus, car nous ne sommes pas autorisés à faire les dépenses nécessaires. On met en danger les patients dont on a la charge, la santé publique ne doit pas être une marchandise. » «Si nous n’avons plus de chirurgie, le bloc ne fonctionnera plus et après ce sera la maternité et la cardio qui partiront », ajoute un groupe de soignants de l’établissement participant à la manifestation.

La décision de fermeture n’a pour l’heure pas été confirmée par l’ARS-IDF.

Texte et photo: Sandra Mignot

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