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Selon le dernier baromètre de l'Appel médical, qui donne la température de la rémunération des intérimaires dans le secteur de la santé, les IDE connaissent les évolutions salariales les plus faibles.
Pour son baromètre 2016 des salaires, l'Appel médical (Groupe Randstad) a comparé plus de 557 000 contrats d'intérim représentant 13 professions de santé. Il en ressort que les préparateurs en pharmacie ont le salaire qui aura été le plus revalorisé (+ 12 %) entre 2010 et 2015. Les IDE (+ 5,1 %), Ibode (+ 4,5 %) et Iade (- 0,7 %) connaissent les évolutions salariales les plus faibles.
Le salaire moyen (1) d’une IDE était en 2015 en moyenne de 2 198 € brut/mois en France, soit 106 € de plus qu’en 2010. Le secteur associatif est le plus rémunérateur (2 295 €), bien que les secteurs public et privé rattrapent leur retard : la rémunération y a respectivement gagné 6,2 % et 5,9 %. Contrairement à la majorité des salaires des Français, celui des infirmières est supérieur à celui des infirmiers (même situation chez les Ibode !). En 2015, elles gagnaient en moyenne 2 211 €, contre 2 147 € pour leurs homologues masculins.
Du côté des infirmières anesthésistes, le salaire moyen a été amputé de 0,7 % ces cinq dernières années. Le secteur public est de moins en moins attractif pour les Iade : leur rémunération y a chuté de 4,2 % depuis 2010. En revanche, la rémunération du secteur privé a augmenté de 7,1 %. Ces chiffres en demi-teinte s’accompagnent d’une augmentation de l’offre de vacations et de postes en CDD. Malgré les pertes, le salaire des Iade est, avec celui des Ibode, le plus rémunérateur des métiers passés à la loupe par l’étude, avec un salaire moyen de 3 718 € brut mensuels.
Pour les Ibode, c’est dans le secteur public que la rémunération a le plus évolué et depuis 2014, les grandes structures de plus de 200 salariés proposent des salaires en hausse (+ 3,5 %) tandis que dans les structures plus petites, le salaire moyen a perdu 2 % de sa valeur. Si le salaire est plus élevé que dans d’autres professions, Brigitte Ludwig, présidente de l’Unaibode, relativise : « En fin de carrière, une Ibode ne gagne qu’une centaine d’euros en plus qu’une IDE. » En moyenne, elles gagnent 3 222 € en 2015 contre 3 083 €/mois cinq en plus tôt.
Sandrine Lana
1- La base de traitement est le salaire brut mensuel : les congés payés (10 %), les indemnités de fin de mission (10 %) et les primes variables (13 %) n’ont pas été pris en compte. La règle imposant qu’un intérimaire soit rémunéré au même niveau qu’un salarié titulaire garantit une bonne représentativité des salaires, estime l'Appel médical.