09/06/2016

Ile-de-France: l'URPS-infirmiers appelle au boycott des stages en libéral

En 2015, une cinquantaine d’infirmières libérales ont accueilli en stage des étudiants infirmiers. Une initiative qui ne sera pas poursuivie, faute de financement.

En Ile-de-France, étudiants infirmiers et Ifsi sont confrontés à un manque de terrains de stage : en 2011, il manquait ainsi 2600 places. « Si 10 % des infirmières libérales de la région prenaient deux étudiants en stage par an, cela permettrait d’ouvrir 1 200 places de stage », a souligné au Salon infirmier Christiane Kosacz, infirmière libérale et élue à l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) infirmiers. Une démarche encouragée par l’Agence régionale de santé (ARS), qui entend ainsi favoriser l’apprentissage de l’exercice de proximité dans le cadre du virage ambulatoire.

100 euros d'indemnités par semaine

Désireuse d’encourager la transmission des spécificités de l’exercice libéral aux étudiants, l’URPS a décidé, dans le cadre d’une convention avec l’ARS, de former au tutorat des infirmières volontaires afin de développer le terrain libéral comme lieu de stage. « Pour pouvoir bénéficier de la formation, les infirmières devaient appartenir à un cabinet de groupe et exercer depuis au moins deux ans », a rapporté Christiane Kosacz.

50 infirmières libérales ont pu bénéficier de cette formation de quatre jours, dont deux ont été indemnisés dans le cadre du DPC. Cette formation leur a permis d’acquérir des connaissances sur l’utilisation du portfolio ou encore sur le vocabulaire du nouveau référentiel. En contrepartie, les Idel se sont engagées à recevoir deux étudiants - généralement de troisième année - pour 10 semaines de stage. Elles ont perçu 100 euros par semaine de stage, pour indemniser la perte d’activité.

Un bilan positif

L’évaluation du dispositif s’est faite début 2016 via trois questionnaires adressés aux étudiants, aux Idel et aux Ifsi. Parmi les 79 % d’Idel qui accueillaient déjà des étudiants en stage, 68 % ont changé leur encadrement après la formation. 94 % se sont dites satisfaites de l’indemnisation et 100 % d’entre elles recommenceraient et recommanderaient la formation à un collègue. Du côté des étudiants, 72 % se sont dits très satisfaits de l’encadrement du stage et 26 % satisfaits. 82 % d’entre eux voudraient que les modes d’exercice libéral soient davantage développés dans les modules d’enseignements théoriques.

Facturation des actes

Malgré les avis satisfaisants et l’inscription des stages en libéral dans la loi de santé, l’expérimentation n’a pas été renouvelée par l’ARS. De fait, l’indemnisation des infirmières n’est pas reconduite, « alors que les médecins touchent 600 euros par mois », a pointé du doigt Christiane Kosacz. Alors que l’article 118 de la loi santé prévoit que les actes réalisés par les étudiants peuvent être facturés par les infirmières, les décrets d’application ne sont toujours pas parus.

« Chaque infirmière fait ce qu’elle veut, mais l’URPS Infirmier d’Ile-de-France encourage au boycott des stages en libéral. Pourquoi les Idel ne pourraient-elles pas être indemnisées, alors que les médecins le sont ? », a conclu l’élue URPS.

Laure Martin

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