© Karen Ramsay
La façade de l'hôpital pour enfants a été caillassée hier après-midi à Paris, en marge de la manifestation contre le projet de loi travail. L'AP-HP porte plainte.
« Une attaque sans précédent contre un symbole de la République. » C'est en ces termes que Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF), a condamné « les violentes dégradations » dont a été l'objet l'Hôpital Necker-Enfants malades (AP-HP) hier après-midi dans le 15e arrondissement de Paris, en marge de la manifestation contre le projet de loi travail. « À travers ces caillassages d'un autre âge, c'est un symbole du respect d'autrui et du prendre soin qui a été touché, estime Frédéric Valletoux dans un communiqué. Plus aucune limite ne semble aujourd'hui infranchissable dans la violence et dans la bêtise. »
Après s'être attaquée à plusieurs commerces, une bande de casseurs a caillassé la façade de l'hôpital, brisant 15 baies vitrées, rapporte l'AP-HP. Pour Martin Hirsch, le directeur de l'institution, les casseurs ont "délibérément visé l'hôpital, en lançant des pavés, sur la façade du bâtiment Laennec, alors même que la signalétique montrait sans ambiguïté qu'il s'agit d'un établissement de soin, a-t-il affirmé dans un message envoyé ce matin à l'ensemble du personnel de l'AP-HP. Juste derrière ces vitres brisées, il y a des blocs opératoires. Pendant ces attaques, il y avait des enfants qui étaient opérés et des équipes soignantes au travail, sous les bruits et les menaces des projectiles." L'Assistance-publique-Hôpitaux de Paris et la FHF ont annoncé sur leur compte Twitter qu'ils portaient plainte.
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, s'est rendue hier sur place pour témoigner de son
« soutien auprès des professionnels de santé mobilisés auprès des patients ». Ce matin, le Premier ministre s'est rendu à son tour à l'hôpital, où a été pris en charge l'enfant de 3 ans du couple de policiers assassinés lundi soir. "De mémoire, c'est la première fois que l'on s'attaque ainsi à un hôpital. Personne ne peut ignorer que c'est un hôpital", a déclaré Manuel Valls, saluant
« le sang froid des équipes ».