© Fotolia
Infirmières, kinés, sages-femmes et médecins libéraux font connaître leur mécontentement à l’égard de la mairie de Paris, qui ne les aurait pas associés à l’organisation de ses Assises de la santé et n’entendrait pas leurs difficultés de stationnement.
Les ordres des professionnels de santé sont vent debout contre la mairie de Paris. L’organisation des Assises de la santé est la goutte d’eau qui fait déborder le vase du mécontentement, causé par l'absence d’écoute concernant leurs difficultés de stationnement, comme ils l’expliquent dans un communiqué de presse daté du 12 mai 2016.
Les conseils départementaux de l’ordre des infirmiers, des sages-femmes, des masseurs-kinésithérapeutes et des médecins n’ont tout simplement pas été avertis de l’organisation de l’événement, lancé le 7 avril. À l’exception du président du conseil départemental de l’ordre des médecins (CDOM), le Dr Jean-Jacques Avrane. « La mairie de Paris m’a appelé pour venir me filmer répondant à cinq questions, dont deux devaient être choisies par eux, et diffusées en ouverture de ces rencontres santé. Alors que nous n’avions jamais été informés, encore moins associés à ces journées. J’ai refusé de donner ma caution. » Ces Assises, qui s’achèveront le février 2017, donneront lieu à cinq débats participatifs avec les habitants, une concertation locale et numérique, et diverses manifestations.
Du côté de l’ordre des infirmiers, seule une invitation a été envoyée. « Nous sommes conviés, comme n’importe quels spectateurs, pour remplir les salles », explique Thierry Amouroux, président du conseil départemental (CDOI) 75. Alors que dans le même temps on ne répond pas à nos sollicitations concernant le stationnement, c’est un peu comme si notre profession était niée. »
En effet, depuis plus de huit mois, les libéraux parisiens ont demandé audience à la maire de Paris afin de trouver une solution à leurs difficultés de stationnement lors des visites à domicile. « Depuis 1945, un accord tacite existe à Paris (et l’ensemble du territoire) : le médecin paie le ticket minimum et n’est pas verbalisé en visite, explique dans un communiqué l’ordre des médecins. Les médecins peuvent stationner dans les zones payantes à condition de s’acquitter de la première tranche horaire de stationnement de la journée en cours (avec le caducée bien visible). » Règles que les infirmières appliquent également.
« Pourtant, on ne nous facilite pas la vie, souligne Dominique Guezou, Idel et élue au CDOI parisien. Nous avons tout de même des contraventions. Il y a très peu de places et les espaces de livraison nous sont interdits. Nos voitures sont régulièrement embarquées, avec ou sans caducée. On fait vraiment peu de cas de notre utilité. »
Un abonnement annuel de quelques dizaines d’euros a existé. « Désormais on nous parle d’une carte de professionnel mobile, comme celle que payent les artisans, à 1000 ou 1500 € euros annuels, explique Jean-Jacques Avrane, qui tente de centraliser les discussions pour les quatre professions. Un tarif excessif, notamment pour les Idel. Et par ailleurs, tous les médecins qui ont essayé de l’obtenir ont essuyé un refus. »
À ce jour, le communiqué commun est resté sans réponse de la part de la municipalité, de même que nos demandes d’interview adressées à l’adjoint chargé des questions relatives à la santé.
Sandra Mignot